L'un des initiateurs de cette action estime que la situation de cette catégorie d'employés est contraire à la législation algérienne, d'autant que les pouvoirs publics les comptabilisent dans les statistiques relatives à l'emploi. Une première du genre dans la wilaya de Tizi Ouzou, un groupe de jeunes employés, exerçant dans des administrations publiques, dans le cadre du filet social, de la commune d'Azazga, vient de se constituer en collectif, précise un communiqué qui nous est parvenu avant-hier. Ils travaillent, en effet, dans le cadre du dispositif IAIG (Initiative d'activité d'intérêt général), et par cette action, le collectif dénonce haut «les conditions d'emploi et revendique un statut plus digne et plus valorisant». Employés pour une «indemnité de misère de 3000 DA» dont ils ne veulent plus, sans cotisation pour la retraite, ils estiment qu'ils ne peuvent plus supporter davantage cet oubli et cette marginalisation, malgré «les efforts qu'ils ont fournis durant des années dans l'espoir d'accéder un jour à un vrai poste de travail». «C'est l'esclavagisme digne des temps antiques en plein XXIe siècle !», déplorent les rédacteurs du communiqué, tout en considérant que leur situation est «des plus précaires et lamentables en raison du manque de perspectives d'avancement et de promotion professionnels». «Nous sommes les oubliés du système», disent-ils. Par ailleurs, le collectif de ces employés du filet social de la commune d'Azazga ne manquera pas de tirer à boulets rouges sur les pouvoirs publics, les accusant d'ignorance à l'égard de cette frange de travailleurs, «…absence de reconnaissance des pouvoirs publics pour les services rendus à la collectivité par cette catégorie d'employés sans statut», est-il mentionné dans le même document. Les revendications du collectif qui s'est constitué au courant de la semaine dernière se résument en fait à la régularisation de chacun de ses membres dans son poste d'emploi, avec un vrai salaire correspondant à sa qualification, l'intégration dans le système de cotisations pour la retraite ainsi que l'accession à tous les avantages prévus par le code du travail en Algérie. Une femme parmi les initiateurs de ce collectif estime pour sa part que «la situation de ces travailleurs est contraire à la législation du travail dans notre pays, d'autant plus que les pouvoirs publics comptabilisent ces personnes dans les statistiques de l'emploi». Il convient, en outre, de signaler que ce collectif voit le jour au moment où le pays connaît des vagues d'ébullition, et la wilaya de Tizi Ouzou n'a pas été en reste. Rien que pour la semaine dernière, deux actions ont été enregistrées. La première, rappelle-t-on, était celle des travailleurs de différents programmes d'aide à l'insertion professionnelle et des chômeurs qui ont tenu un sit-in devant le siège de la wilaya, la deuxième, la révolte des jeunes chômeurs de la commune de Tadmaït, à 20 km à l'ouest du chef-lieu de Tizi Ouzou. Ces derniers ont carrément procédé, mercredi, à la fermeture de l'APC de la localité ainsi qu'au blocage de la RN12 reliant Tizi Ouzou à Alger. La révolte des chômeurs et des travailleurs au-dessous du Snmg a bel et bien sonné !