Les Palestiniens se sont une nouvelle fois élevés pour dénoncer vivement le veto américain au Conseil de sécurité de l'Onu contre le projet de résolution arabe condamnant la colonisation israélienne. Un projet de résolution exigeant d'Israël d'arrêter immédiatement et complètement toutes ses activités d'implantation de colonies dans le territoire palestinien occupé, y compris Al Qods, a été rejeté, dans l'après-midi, par le Conseil de sécurité, lors d'un vote qui a recueilli 14 voix pour et une voix contre, celle des Etats-Unis, pays membre permanent qui dispose du droit de veto. Cette position a suscité leur colère contre «une partialité flagrante des Etats-Unis en faveur d'Israël». Cette action de Washington met en doute sa médiation dans le processus de paix au Proche-Orient. Le projet de résolution arabe a toutefois été soutenu par 14 des 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Yasser Abd Rabbo, responsable au sein de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), avait qualifié cette position de «malheureuse» qui affecte la crédibilité de l'administration américaine, qui parraine le processus de paix israélo-palestinien, à l'arrêt depuis fin octobre 2010. Le président palestinien Mahmoud Abbas voit dans les résultats du vote une victoire de la diplomatie palestinienne. «La diplomatie palestinienne a remporté une véritable victoire avec le vote de 14 pays du Conseil de sécurité» en faveur du projet de la résolution arabe, a-t-il dit. Pour Fawzi Barhoum, porte-parole du mouvement Hamas à Ghaza, Washington «s'est montré une fois de plus totalement partial envers l'occupant», dénonçant «une décision arbitraire et scandaleuse contre le peuple palestinien». Le veto américain intervient dans un contexte très difficile au Proche-Orient marqué notamment par le blocage des négociations de paix israélo-palestiniennes, qui met à mal la crédibilité de la médiation américaine qui, par le passé, a condamné la colonisation illégale israélienne. Ce rejet par le Conseil de sécurité risque «d'encourager l'intransigeance et de renforcer l'impunité» de l'Etat hébreu, avait déclaré à New York, l'observateur permanent de la Palestine, Ryad Mansour. Il a insisté sur l'urgence «d'envoyer un message clair et ferme» à Israël pour qu'il respecte ses obligations internationales, y compris les résolutions du Conseil de sécurité, et qu'il cesse de faire obstacle au processus de paix. «Cela doit cesser, faute de quoi nous ferons face à une situation où les campagnes expansionnistes, téméraires et illégales d'Israël compromettront, de manière définitive, les perspectives de paix et de sécurité dans la région», a-t-il averti.