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La jambe dans le plâtre
El Harrach
Publié dans Le Temps d'Algérie le 22 - 02 - 2011

L'amour est aveugle, dit-on. Et si l'aveugle d'amour ne voit pas ce qu'il fait, il peut par contre entendre ce qu'il dit. Ces deux justiciables étaient, le premier debout face à la juge d'El Harrach (cour d'Alger) et la seconde, la victime, assise confortablement dans une chaise roulante, décidés à obtenir gain de cause.
La jeune dame avait tenu à jeter de l'huile sur le feu (les menaces) en rappelant que son ancien prétendant l'avait violentée lorsqu'elle était mineure. Cette info n'avait pas fait réagir la présidente qui avait bien vu la jambe de la victime dans le plâtre à la suite d'une chute trois mois après l'incident qui l'avait opposée à son amoureux «déchu» et la présidente s'était aperçue de la date du certificat médical...
Maître Kenza Lemklikchi, avocate à Bab El Oued, avait entendu la victime, sur un chaise roulante poussée par deux proches, affirmer que son agresseur avait voulu abuser d'elle, qu'en ayant résisté jusqu'à ce qu'elle n'ait plus de forces, elle s'était laissé aller à cet amer commentaire : «Lorsqu'un Algérien aime jusqu'à désirer assouvir son instinct animal, il
devient un criminel !» L'avocate sourit car elle aime l'humour. C'est là le décor de cette triste affaire qui a vu le détenu, un récidiviste qui s'était mal comporté au moment où cette dame de 25 ans était encore mineure. Selma Bedri, la présidente, était agacée que la femme ne pouvait s'empêcher d'évoquer la tentative d'attentat aux bonnes mœurs, et dit sans sourciller, la main gauche sur la chemise du jour :
- «Madame, restons, si vous voulez, sur l'inculpation retenue par la justice. Le tribunal n'a pas que votre affaire pour suivre vos histoires passées lorsque vous étiez mineure, c'est-à-dire il y a de cela un peu plus de cinq ans !»
La présidente venait de rappeler à l'ordre la victime venue à El Harrach régler son compte à son agresseur qui sautera sur la première occase pour crier :
- «Elle ment. Elle me veut du mal. Et pourtant je l'ai aimée. J'ai même voulu demander sa main. Elle n'en a pas voulu. Je ne comprends pas pourquoi elle cherche à m'humilier en m'envoyant en taule !»
- «ça suffit, vous !», tonne la magistrate qui ordonne à l'inculpé de ne parler qu'avec l'autorisation du tribunal et répondre aux questions posées. Le détenu donne l'impression d'avoir reçu un gnon en pleine face. Il est KO debout. Il a presque envie de s'écrier de faire taire la plaignante. Et le voir la toiser, on aurait dit qu'il avait fini de contre-attaquer devant une juge assurément attentive.
Entre-temps, la victime n'avait pas cessé de marmonner, aidée en cela par sa maman qui avait comme prétexte le chariot sur lequel était affalée la bonne femme qui allait, pour la première fois au cours de ces débats, tenter de maîtriser un légitime fou rire lorsque son «roucouleur» d'inculpé avait pris la liberté de déclarer qu'il l'avait jadis aimée en prenant soin de préciser : «Je ne l'aime plus comme avant, mais j'ai de temps en temps des pincements au cœur dès que je me la remémore.»
Les témoins, eux, permettront à Bedri d'avoir une idée sur le verdict, car le plâtre n'a été placé que trois mois après les pseudo-menaces. La relaxe était méritée, car Bedri a encore une fois prouvé qu'elle était juste, correcte et rigoureuse...


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