Mis en œuvre depuis l'année universitaire 2004- 2005, le système (Licence-Mastère-Doctorat) (LMD) a montré ses limites. L'université produit des détenteurs de diplômes «dépouillés de toute valeur académique ou professionnelle», sans aucune insertion professionnelle, pensent certains enseignants, qui soutiennent que le système n'est pas contestable mais «sa mise en application» si. L'adoption du LMD ne doit pas être limitée à sa forme (nombre d'années d'enseignement) mais il faut comprendre son esprit. «Le risque est grand qu'on se retrouve avec une coquille vide», craignent-ils. Sans changement des objectifs et des contenus des programmes classiques, «on aboutirait à une dévalorisation de nos diplômes», avait averti, en 2008, une enseignante universitaire. Depuis les premières années de son application, les enseignants ont jugé indispensable de calquer l'enseignement sur le monde du travail et d'établir des situations de répondant-écoute entre les deux, «sans perdre de vue les objectifs pédagogiques incontournables et en évitant l'option de formation purement professionnelle». De l'avis de plusieurs enseignants, il serait «absurde de se contenter de changer la forme sans s'attaquer au contenu du système LMD». Tel qu'il est dispensé actuellement, ce système ne permet pas à l'étudiant, au bout de trois ans, de passer à la vie active ni de valider les compétences nécessaires pour accéder à d'autres passerelles. Pour rappel, le LMD comprend trois séquences, à savoir la licence, conçue comme «une initiation aux différentes disciplines concourant à la définition d'une catégorie professionnelle; le mastère destiné à focaliser sur un domaine de connaissances particulier pour affiner un savoir-faire appartenant à une catégorie professionnelle; le doctorat réservé à la recherche et au développement du champ de connaissance et de savoir-faire.» À partir d'évaluations régulières, la réforme du système LMD devra répondre à des exigences identifiées. «Une stratégie clairement réfléchie par tous les acteurs du système» est ainsi recommandée par les enseignants.