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Première étape vers la refonte du système éducatif
Le système LMD
Publié dans El Watan le 07 - 04 - 2007

Les universités algériennes ont connu, durant ces dernières années, des mouvements de protestation suite à l'introduction du nouveau système d'enseignement et de refonte de l'obtention et de la délivrance des diplômes universitaires.
S'il est légitime pour l'étudiant, concerné en premier chef, de chercher à comprendre les tenants et aboutissants de cette réforme, par contre les querelles stériles et les combats d'arrière-garde ne feront au pire que retarder l'échéance de cette indispensable refonte qui, de toute façon, se fera parce qu'il ne peut en être autrement, si on veut s'arrimer au modernisme qui tire inexorablement le monde. Mais il est aussi de la responsabilité des pouvoirs publics de savoir expliquer, convaincre et communiquer les motivations et les enjeux qui ont rendu incontournable la réforme de l'enseignement supérieur en Algérie. Actuellement, quel qu'en soit le palier, le diplôme algérien est dévalorisé. Aucun pays, même nos voisins immédiats, ne lui accorde d'équivalence. Bien entendu, il n'en a pas toujours été ainsi et il faut se rappeler que durant les années 1970, le baccalauréat et les diplômes universitaires algériens étaient reconnus par tous les établissements supérieurs de France et ceux de nos voisins d'Afrique du Nord. Mais actuellement et en dépit de cette apparente disgrâce, il est notoire que ce sont encore des Maghrébins, en particulier des Algériens, qui constituent la sève nourricière du fonctionnement et de la performance de nombreux laboratoires de recherche d'Europe. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle française, qui prêche un arrêt brutal des flux migratoires vers son pays, tempère son discours en prônant « une émigration choisie » par des ciblages catégoriels qui concernent en particulier le secteur de l'enseignement et de la recherche scientifique. En tant qu'enseignant et chercheur présent sur le terrain depuis de longues années, il m'a semblé naturel d'exposer mon point de vue sur la question. A travers cette intervention, je voudrais apporter une modeste contribution au débat nécessaire en délivrant ma lecture sur la réforme en cours, ses objectifs et ses implications. La réforme en question, lancée en 1998 par quatre pays d'Europe occidentale (Allemagne, Grande-Bretagne, Italie et France) concerne désormais 36 Etats de la grande Europe, mais aussi des pays d'Afrique dont l'Algérie, depuis 2 ans. Avant de situer le nouveau système licence, mastère, doctorat (LMD) ou communément appelé 3-5-8 dans notre pays, je vais tenter d'expliciter les objectifs généraux qu'il vise. Il s'agit, entre autres, de permettre les comparaisons et les équivalences entre les pays d'Europe et d'Afrique. En particulier, il permet de :
faciliter la mobilité des étudiants ;
mettre en adéquation les diplômes universitaires avec les besoins du marché du travail ;
contribuer à un soutien mieux adapté et à l'accompagnement de l'étudiant ;
permettre l'accès à des parcours pluridisciplinaires ;
favoriser la symbiose entre le parcours de formation et le projet personnel ;
regagner la reconnaissance internationale des diplômes algériens. La réforme s'articule autour de trois niveaux :
la licence au niveau bac +3 années ;
le mastère au niveau bac + 5 années ;
le doctorat au niveau bac + 8 années. Les diplômes sont composés d'unités d'enseignement ayant chacune une valeur en crédit européen proportionnelle aux résultats de l'étudiant. Les crédits sont capitalisables et transférables d'un parcours à un autre en cas de changement de cap voulu ou inattendu. Dans la pratique, l'étudiant devient acteur de son parcours de formation. Il le choisit en fonction de son projet personnel et s'effectue sous la responsabilité d'une équipe pédagogique, semestre après semestre, dans un ensemble cohérent de matières tout en ayant la possibilité de réajuster son parcours, de modifier ses choix en fonction de ses résultats et aptitudes, d'affirmer sa spécialisation plus tôt et d'opter à une étape du parcours pour un semestre à l'étranger. Le système LMD offre le choix entre deux orientations, académique ou professionnelle, aux deux niveaux de licence et de mastère avec des passerelles de l'une vers l'autre. Une place importante est donnée aux enseignements transversaux tels que les langues, les logiciels et outils informatiques de la communication. Toutes les compétences acquises sont portées sur l'annexe descriptive du diplôme délivré, ce qui permet d'affiner au mieux le curriculum vitae lors de la recherche d'un emploi. Le crédit est la nouvelle unité de mesure des connaissances et des compétences acquises par l'étudiant. Elle est une véritable « monnaie d'échange ou devise » qui facilite aussi la mobilité d'une université à une autre y compris en Europe. La mobilité, l'attractivité et la lisibilité du diplôme sont les trois concepts de cette réforme. Par mobilité, il faut comprendre la mobilité inter formations, la mobilité inter établissements et la mobilité des parcours professionnels. Par lisibilité, il faut comprendre l'offre de formation et la reconnaissance européenne des qualifications. Les spécialités professionnelles prennent en compte l'environnement économique, social et culturel et intègre la participation active d'intervenants professionnels qualifiés avec pour finalité une licence professionnelle ou mastère professionnel qui permettent une insertion rapide dans le monde du travail. Le diplôme LMD, à chacun de ses trois paliers, est labellisé comme diplôme de référence internationale. Il permet à son détenteur de le faire valoir partout dans le monde où le système LMD est en vigueur. En Algérie, l'extension du réseau universitaire (près de 60 établissements) et l'effectif étudiant qui atteindra le million en 2008 vont nécessiter un besoin de 25 000 enseignants supplémentaires, 15 000 agents ATS, 200 000 places pédagogiques supplémentaires. Des surcroîts financiers seront également nécessaires pour l'acquisition d'équipements scientifiques pour les laboratoires de recherche et de travaux pratiques et doter des mêmes moyens les nouvelles filières que va nécessairement engendrer la réforme. Pour faire face à un essor aussi considérable de l'université algérienne, des moyens financiers conséquents doivent être mobilisés. Mais l'existence – avérée – de ces moyens financiers suffira-t-elle à mener à bon terme un tel projet ? La gestion des structures universitaires existantes est déjà sujette à de lourds dysfonctionnements. Ces dysfonctionnements, qui se sont accumulés au fil des années, ont fait que l'université algérienne est en nette inadéquation avec les mutations profondes qu'a connues notre pays sur les plans économique, social, politique et culturel. Elle semble être en effet dans l'incapacité de répondre aux défis que lui imposent l'évolution, sans précédent, des sciences et des technologies et l'avènement de la mondialisation de l'économie et de la communication. Certains centres universitaires végètent péniblement à cause de la corruption, du népotisme, de l'incompétence et de l'impunité. Si on ajoute à cela la bureaucratie intuitive de certains responsables à plusieurs niveaux hiérarchiques, il y a lieu de craindre que les choses n'iront pas par elles-mêmes. Il faut donc un véritable plan de bataille qui doit déterminer avec précision le chemin critique à même de mener à bon port un projet intégré de cette envergure. Le développement des structures, la prise en charge correcte des étudiants et la création de pôles d'excellence sont des enjeux de taille pour la mise à niveau de l'université et donc du pays. Quarante ans après l'indépendance, il se trouve encore parmi les décideurs, et pas des moindres, à cultiver et perpétuer les susceptibilités et le repli sur soi. Les accointances avec l'idéologie arabo- islamique qui a plombé le pays durant des décennies nous ont fait tourner le dos à l'Europe, notre espace naturel de développement stratégique. Par une adhésion obligée à ce nouveau système commun, l'Algérie vient de saisir une chance pour se défaire de l'attentisme et du repli sur soi. L'adhésion à un enseignement universel ne serait que bien pour les générations futures du pays. Il faut cependant se garder du travail de sape des forces rétrogrades toujours à l'affût qui feront tout pour empêcher l'aboutissement de cette réforme qui remet en cause leur quiétude inhérente à un immobilisme immuable responsable de la criminelle régression de l'école algérienne.. Le système LMD, qui tend à devenir universel, doit s'appliquer et concerner l'ensemble du système éducatif national. C'est un vœu populaire devenu une litanie depuis plusieurs années maintenant.
L'auteur est Professeur - Directeur de laboratoire Université Mouloud Mammeri. Tizi Ouzou


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