Les étudiants de l'université de Bouzaréah ont déclenché hier un mouvement de grève pour protester contre l'insécurité qui règne sur le campus depuis quelques mois déjà. La dernière agression remonte à mercredi dernier lorsqu'une étudiante a été sauvagement agressée par un jeune qui lui a porté plusieurs coups de couteau au visage, à la tête et aux mains, ce qui lui a valu 15 jours d'invalidité. Tout cela pour un sac à main que la jeune Sabrina L., âgée de 27 ans, étudiante en deuxième année de langue française, ne voulait pas lâcher. La jeune fille, qui avait un examen à passer, était arrivée à la faculté vers 7h pour se retrouver au service des urgences de l'hôpital de Béni Messous. Pour porter haut les revendications des étudiants, un comité autonome des étudiants de Bouzaréah a été créé pour, entre autres, demander le renforcement de la sécurité à l'intérieur du campus, la construction de murs de clôture afin d'éviter toute intrusion au sein de l'université et enfin l'installation d'agents de sécurité qualifiés et dotés de chiens de garde. A l'issue de la réunion de ce comité, les étudiants ont décidé de déclencher une grève générale jusqu'à mardi prochain pour demander le renforcement du nombre d'agents de sécurité. Les enseignants ont, de leur côté, tenu hier une réunion pour dénoncer cet état d'insécurité qui règne dans l'enceinte de l'université et ont décidé de suivre le mouvement de grève initié par les étudiants jusqu'à mardi. Du côté de l'administration, le recteur de l'université de Bouzaréah, Henni Abdelkader, qui a tenu une réunion hier avec les étudiants et les enseignants, nous a déclaré : «cette situation dure depuis des années, bien avant mon arrivée à ce poste que j'occupe depuis seulement 14 mois. Nous avons entamé les procédures nécessaires afin de mettre fin à cette situation de terreur. Concrètement, nous allons lancer un avis d'appel d'offres pour la construction de murs pour clôturer l'université. Nous allons aussi procéder incessamment au recrutement d'agents de sécurité dont le nombre n'a pas encore été déterminé, et dépendra de nos moyens financiers.» En attendant, une brigade de police fixe est d'ores et déjà installée à l'entrée du campus.