Après un recul de 31,7% en valeur en 2010, la facture des importations de l'Algérie de blé (dur et tendre) connaîtra une hausse en 2011. Selon les prévisions pour 2011 de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), qui est le principal importateur public, les importations de l'office devraient atteindre 700 à 800 millions de dollars en 2011, en plus des importations des opérateurs privés pour un montant global qui devrait atteindre 1,5 milliard de dollars, selon le ministère de l'Agriculture. Pour 2010, la baisse de 31,7%, en valeur représente un montant de 1,251 milliard de dollars en 2010 contre 1,832 milliard de dollars en 2009, indique le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des douanes. La régression a été enregistrée aussi en termes de quantités puisque le volume de blé importé par l'Algérie en 2010 a atteint 5,232 millions de tonnes contre 5,719 millions de tonnes en 2009, soit une chute de près de 500 000 tonnes. Les importations de blé tendre, qui représentent une part de 73% du total des importations algériennes, ont régressé de 12%, puisque la valeur est passée à 913,2 millions de dollars (3,98 millions de tonnes) en 2010 contre 1,038 milliard de dollars pour 3,86 millions de tonnes en 2009, ajoute la même source. Quant au blé dur, qui représente 27% des importations globales, il a connu une baisse de 57% en termes de quantité, passant ainsi à 1,246 million de tonnes pour 338,6 millions de dollars en 2010 contre 1,853 million de tonnes pour 793,9 millions de dollars en 2009, selon les données du centre. La France, poursuit le Cnis, reste le principal fournisseur de l'Algérie, aux côtés du Canada, du Mexique, de l'Allemagne, de la Grande- Bretagne et des Etats-Unis d'Amérique. Après les importations record de 2008 (6,48 millions de tonnes) pour un montant de 3,19 milliards de dollars en raison de la mauvaise récolte qui avait coïncidé avec la crise mondiale où les cours des céréales avaient atteint des pics historiques, les achats de l'Algérie ont entamé leur baisse en 2009 qui s'est poursuivie en 2010. Le recul des importations de plus de 500 000 tonnes en 2010 par rapport à l'année d'avant s'explique, selon les professionnels, essentiellement par la relance de la filière des céréales en Algérie grâce à la politique de soutien initiée par l'Etat. Le gouvernement avait décidé de relancer la céréaliculture, notamment le blé, le produit le plus concerné par les importations. La céréaliculture en Algérie est pratiquée par près de 600 000 agriculteurs dont 372 400 recensés au niveau des chambres de l'agriculture comme des professionnels de la filière sur une superficie qui a atteint 3,2 millions ha.