Des centaines d'intendants des établissements ont tenu hier un sit- in devant le lycée Boummama à Alger pour exprimer leur ras-le-bol quant à la confiscation de certains de leurs droits. Des centaines d'intendants venus de différentes wilayas et menés par la coordination nationale des personnels d'intendance de l'éducation (CNPIE) se sont rassemblés hier à Alger pour dénoncer «la situation intenable» qu'ils vivent en raison de la confiscation de leurs droits. Ces économes réclament, notamment, leur droit aux deux indemnités régies par le décret n°08-315, à savoir l'indemnité d'expérience des performances pédagogiques (IEPP) et l'indemnité de documentation pédagogique (IDP), dont ils sont privés. Les protestataires s'interrogent sur leur exclusion de ce dispositif mis en vigueur depuis plus de deux ans. «Tous les fonctionnaires du secteur éducatif en bénéficient», nous a déclaré Mustapha Djemai, intendant et syndicaliste à Aïn Defla, tout en dénonçant la totale indifférence qu'affiche la tutelle quant à leurs revendications, qui remontent, selon lui à 1992. «Ils (les responsables) sont en train de jeter de l'huile sur le feu», dira-t-il, ajoutant que «la centrale syndicale à laquelle la CNPIE est pourtant affiliée est en train de nous diviser». Le problème des indemnités, affirme M. Tahir, représentant des économes de l'éducation de la wilaya d'Oum El Bouaghi, n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan des revendications. Il a évoqué entre autres, les questions relatives aux classification des établissements scolaires selon leurs spécificités, indemnités liées aux missions affiliées. Il a aussi déploré l'injustice affichée par la tutelle à leur égard, tout en réclamant l'égalité entre tous les fonctionnaires du corps de l'éducation. Les protestataires souhaitent que leurs revendications seront prises en considération, notamment celles relatives à leur statut. Cela fait trop longtemps que ça dure, et il est temps aujourd'hui de régulariser notre statut tant marginalisé, a-t-il souligné. La grogne du rassemblement d'hier résonne comme un cri de désespoir de ces fonctionnaires de l'éducation qui sont traités comme moins que rien en raison de la sourde oreille qu'affiche la tutelle. Ces derniers comptent poursuivre les mouvements de protestation jusqu'à l'obtention de leurs droits qu'ils qualifient de légitimes.