«Sincèrement, ce crédit de 10 milliards de centimes à taux bonifié (1%) dont tout le monde parle n'est pas notre priorité car il est destiné à un certain nombre d'opérations, pas pour le fonctionnement de l'équipe première ou le paiement des salaires des joueurs.» Ce sont quelques-uns des propos du président de l'Association des présidents des clubs professionnels et du CR Belouizdad, Mahfoud Kerbadj, dans une déclaration qu'il a faite à l'agence de presse APS. Il s'agit là d'une nouvelle approche dans le débat qui s'est instauré autour de l'aide que l'Etat doit apporter aux clubs professionnels puisque jusqu'à présent la principale revendication de ces présidents était justement ces fameux 10 milliards de centimes qu'ils ne voyaient pas venir. «Si on me donne cet argent pour m'imposer de construire un centre de formation alors que je n'ai même pas d'assiette de terrain, qu'est-ce que je vais en faire ?», ajoute Kerbadj dans son entretien à l'APS. Revenant sur les raisons («la défense des intérêts des clubs») qui ont poussé à la création de ladite association, le président du CRB fera savoir que «l'Etat s'est engagé à assister les clubs professionnels lors des trois premières années de cette expérience par le biais d'exonération des taxes fiscales et parafiscales. Cet engagement représente l'aide directe de l'Etat, c'est notre première priorité pour le moment». Il fait, ensuite, part de son inquiétude concernant certaines subventions promises aux clubs professionnels. «Le fonds spécial destiné au financement et à l'assistance des clubs pendant les premières années du professionnalisme. Il est géré par une commission composée de cinq secrétaires généraux de ministères qui n'a jamais siégé ni débloqué quoi que ce soit», note-t-il, tout en ajoutant : «Ce fonds spécial devait compenser les subventions allouées aux clubs au temps de l'amateurisme par l'APC, la wilaya, la direction de la jeunesse et des sports et autres.» C'est alors que le président de l'Association des présidents des clubs professionnels se plaint, car, selon lui, «l'argent existe au niveau de Trésor public». «Nous sommes en train de vivre une saison identique aux précédentes, sinon pire», a-t-il martelé. S'agissant des assiettes de terrain de 2 hectares chacune promise à chaque club, il comprend que cela soit difficile à réaliser au niveau de la capitale où il y a une crise du foncier «mais, indique-t-il, comment peut-on parler du même problème à Bordj Bou Arréridj ou à Chlef ? Je ne dis pas qu'il y a une mauvaise volonté, mais, face à ces lenteurs (administratives) et cette bureaucratie, il faut faire bouger les choses». Après avoir annoncé que l'association allait tenir une réunion la veille du démarrage de la phase retour du championnat («le 16 ou le 17 mars», indique-t-il ), il menace : «Si d'ici là nos doléances n'aurons aucun écho, nous allons boycotter la 1re journée de la phase retour. Je ne dis pas que dans 15 jours tout sera réglé, mais je veux voir une préoccupation (de la part des autorités) et un début (de changement).» «Le football n'attend pas, il se joue chaque semaine. Mais de juillet à aujourd'hui, rien n'a changé», a-t-il déclaré en guise de conclusion.