L'opposition au président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, s'est étendue hier à une zone tribale considérée comme son fief, au sud de la capitale où l'armée a fait son retour. Environ 10 000 personnes ont défilé à Dhamar, à 60 km de Sanaa, réclamant la fin de son règne de 32 ans. Dhamar est le bastion politique du président. Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur en sont originaires. Au cours de la même journée, une émeute a éclaté dans une prison de la capitale yéménite Sanaa, où environ 2000 détenus se sont joints au mouvement d'opposition appelant au départ du président Ali Abdullah Saleh, selon une source des services de sécurité. Plusieurs prisonniers ont été blessés, selon cette source. La sécurité a été renforcée autour de la prison. Par ailleurs, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont également descendues dans la rue dans des villes de la province méridionale d'Ibb, appelant les autorités à traduire en justice les auteurs d'une attaque contre des manifestants dimanche qui a fait un mort et 53 blessés. Des appels à manifester ont été lancés dans tout le Yémen pour soutenir les revendications des manifestants d'Ibb. Enfin, pour la première fois, des graffitis hostiles au président Saleh ont été découverts dans son village natal de Sanhan, aux portes de Sanaa.