Alors qu'on le disait partant de la présidence du MCO, Tayeb Mehiaoui a pris tout son monde à contre-pied en décidant le report d'une réunion qui devait entériner ce départ. Pourtant, à l'issue du match de coupe contre l'ASMO, le boss oranais, outré par les attaques d'une frange de supporters que ses proches qualifient de manipulée par l'opposition, avait annoncé qu'il se retirait de la présidence du MCO pour prendre la tête du conseil d'administration. Cette décision devait permettre à Larbi Abdellilah de voir ses prérogatives élargies et prendre les rênes du club. Plusieurs proches du club avaient précisé que cette réorganisation dans le staff administratif allait permettre à des responsables de l'opposition de faire leur entrée dans le bureau, pour une union sacrée pour le Mouloudia. Mais il n'en fut rien. Passé cet effet d'annonce, la réunion qui devait se tenir lundi au siège du club a été reportée sans qu'une nouvelle date pour sa tenue ne soit arrêtée. Pis encore, cette sortie de Tayeb Mehiaoui a eu pour effet de provoquer des remous au sein du bureau puisque Hacen Kalaïdji, étiqueté comme un de ses proches, pris à partie par des supporters et des membres de l'opposition, lors de la visite de M. Djiar à Oran, a annoncé qu'il quittait son poste de responsable au niveau de la section football. Ce dernier ne manquera pas, par la suite, de faire marche arrière en annonçant qu'il ne quitterait pas le MCO et que les propos qui lui avaient été attribués dépassaient de loin ses pensées. «Il est vrai que j'étais outré par le comportement de certains qui m'avaient pris pour cible lors de la visite du ministre des Sports à Oran, mais je ne peux pas laisser tomber le Mouloudia, pour lequel je suis prêt à me sacrifier encore plus», a-t-il indiqué. Ces remous au sein du MCO interviennent alors que l'équipe est en train de réaliser un sans-faute, aussi bien en championnat qu'en Coupe d'Algérie. Cette réussite de l'équipe a tempéré les ardeurs de l'opposition qui a préféré changer de tactique en jouant sur la santé financière du club, qui peine à trouver des sources de financement malgré l'ouverture du capital social de la SSPA MCO. Selon plusieurs indiscrétions, des membres de l'opposition auraient suggéré aux joueurs d'exiger de percevoir la totalité des primes des deux derniers matches remportés. Ces dernières, dont le montant avoisinerait les 20 millions de centimes, pourraient grever, encore plus, le budget du club qui souffre à réunir de l'argent pour la gestion courante de la compétition. Ainsi, les mêmes sources affirment que les joueurs ont exigé la présence de Tayeb Mehiaoui pour lui demander leurs primes et débattre avec lui d'un nouveau barème des primes de matches et de nouveaux salaires. «Ils sont en droit aujourd'hui d'exiger une revalorisation de leurs salaires et un nouveau barème des primes de matches. Lors de l'intersaison, les dirigeants avaient fixé des barèmes qui ne répondaient pas aux attentes des joueurs qui aujourd'hui après la réussite de l'équipe peuvent exiger une revalorisation comme il leur a été suggéré avant le début de la compétition», affirme un membre de l'opposition. C'est dire que la réussite des poulains de Cherif El Ouazzani n'a pas réussi à taire les divergences qui minent le bureau du MCO et la guerre qui oppose les dirigeants actuels à l'opposition toutes tendances confondues, puisque outre l'aile Djebbari, une nouveau clan mené par les proches de défunt Elimam est lui aussi sur les devants de la scène.