Plus de 1700 personnes sont mortes, 10 000 au moins sont portées disparues et 215 000 autres ont été déplacées dans des abris, tandis que des millions d'autres sont sans électricité, au lendemain du terrible tremblement de terre de magnitude de 8,9, suivi d'un tsunami dévastateur et de nombreuses répliques au Japon. Dans la région de Sendaï, dévastée par le tsunami, les secours étaient à pied d'œuvre. Coupée du reste du pays, seule l'armée nippone peut s'y rendre pour venir en aide aux populations sinistrées. Ce sont 50 000 sauveteurs qui ont été envoyés sur place. La préfecture de Fukushima est la plus touchée, ainsi que la ville de Sendaï, une métropole d'un million d'habitants. Quatre trains de passagers sont portés manquants, tandis que plusieurs navires n'ont pas donné signe de vie. Un barrage a cédé dans le nord-est, emportant des maisons sur son passage. Samedi 300 à 400 corps ont été retrouvés près de Sendaï, faisant craindre un bilan bien plus lourd. 10 000 habitants d'une ville portuaire manquent à l'appel. Hier la situation dans plusieurs centrales nucléaires a suscité de vives inquiétudes. Un problème de refroidissement du réacteur, immédiatement après le séisme, dans la centrale de Fukushima Daiishi concentre toutes les inquiétudes. Une explosion a eu lieu à proximité du réacteur n°2. Des fuites nucléaires sont officiellement envisagées alors que plus de 10 000 personnes ont été évacuées, dans un rayon de 20 km. Sur le plan de l'aide internationale, 78 équipes internationales de recherche et de sauvetage de plus de 45 pays sont en état d'alerte, selon Elisabeth Byrs, porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU. Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a précisé de son côté que son institution «peut rapidement déployer des spécialistes pour soutenir les efforts de réparation et de construction». L'armée américaine envisage de son côté d'envoyer une demi-douzaine de navires chargés d'aide humanitaire et des porte-hélicoptères où se trouvent des unités de marines. L'Europe est en mesure de fournir des équipes de secours, du matériel ou des fonds. La Serbie et la Suisse ont fait savoir qu'elles tenaient des équipes spécialisées à la disposition du Japon. Ce séisme a déplacé l'axe de rotation de la Terre de près de 10 cm, selon l'Institut national de géophysique et de vulcanologie d'Italie. Les experts expliquent que «ce phénomène a exercé sur l'axe de rotation de la Terre une action plus importante que le séisme de 2004 à Sumatra à l'issue duquel la déviation de l'axe était estimée à 6 cm. Les chercheurs italiens estiment que le tremblement de terre japonais ne cède qu'au séisme le plus violent de l'histoire : le grand tremblement de terre de 1960 au Chili. Selon différentes estimations, sa magnitude variait de 9,3 à 9,5. L'économie du Japon risque de souffrir de ce séisme destructeur car les industries du nord-est et du secteur énergétique vont peiner à redémarrer, et l'important effort budgétaire qui sera nécessaire à la reconstruction risque d'alourdir la dette du pays.