La Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae) annonce l'organisation d'une marche qui regroupera un million d'étudiants, juste après les vacances scolaires de printemps, soit début avril, vers la Présidence. «Notre seul et unique recours reste le président de la République. Les autres membres du gouvernement et toute la hiérarchie ont montré leurs limites et leur incompétence dans la gestion de ce secteur qui est et demeure la fabrique des cadres de demain», a fait savoir Kamel A., membre de la Cnae. En avant première, la coordination appelle à une participation massive au sit-in prévu aujourd'hui devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Cette coordination a tenu, hier à l'Institut des sciences politiques d'Alger, une assemblée générale avec la participation des représentants des universités du pays. Ce sont quelque 500 personnes qui se sont réunies pour débattre de la plateforme des revendications rédigée par les membres de la coordination. Le document en question, dont nous détenons une copie, a réaffirmé la structuration horizontale de la Cnae et le caractère revendicatif du mouvement «juste et légitime». La coordination a encore une fois condamné l'attitude des pouvoirs publics qui, au lieu d'être à l'écoute des étudiants, répondent aux manifestations par des manœuvres et la manipulation. «Nous condamnons l'attitude de la tutelle qui réprime et agit de manière malsaine à l'encontre des étudiants qui ne demandent que leurs droits légitimes. Nous dénonçons le laxisme, le mépris et la fuite en avant de notre tutelle», a dénoncé un des animateurs de la coordination. Avant qu'un autre membre, étudiant en 3e année doctorat, ne prend la parole pour rappeler l'échec des réformes de l'Université algérienne. «L'échec des différentes politiques de réforme et de planification a engendré la déréglementation de l'enseignement supérieur, alors que les réponses des responsables aux préoccupations des étudiants nourrissent les pires craintes quant à l'avenir de notre formation», a-t-il relevé. Il a considéré que «le retour au calme à l'université est conditionné par la satisfaction totale de la plateforme de revendications des étudiants». La Cnae appelle tous les étudiants à lutter pour la sauvegarde de leurs acquis et l'amélioration de leurs conditions d'études, de vie à l'intérieur des campus et des cités universitaires, en se mobilisant pour la réussite des actions à mener au niveau de chaque université.