Les habitants du bidonville du quartier El Afia, appelé communément «Ravin de la femme sauvage», dans la commune d'El Madania (Alger), ont fermé la route menant de Bir Mourad Raïs vers les Sources, dans la soirée de mardi pour réclamer leur relogement qu'ils attendent depuis longtemps. Le quartier fut créé au début des années 1990, quand des familles entières fuyaient des patelins touchés par le terrorisme pour se réfugier dans la capitale. «Au début, nous étions une dizaine de familles à ériger nos baraques, mais quelques années après, le manque de logements aidant, plusieurs familles de la capitale ont rejoint le quartier», a informé Bilal, qui vit avec sa famille dans ce bidonville depuis 18 ans. Le premier responsable de la wilaya déléguée de Sidi M'hamed, M. Mokdad, a instruit le P/APC de la commune d'El Madania, M. Moufok, d'établir une liste définitive du nombre d'habitants de ce quartier. Selon le rapport établi par les services de la wilaya déléguée, de la commune, de la direction de l'urbanisme en présence de la police il y aurait 172 familles. «Notre dernier recensement a été fait en décembre 2010 et à partir de cette date aucune baraque n'a été autorisée bien que certaines familles aient débarqué, mais nos services ont aussitôt réagi et empêché ces citoyens de s'installer. Nous allons prendre en charge les doléances de ces citoyens dans les plus brefs délais après concertation avec le wali d'Alger qui est le seul habilité en matière d'octroi de logements», a déclaré un responsable de la wilaya, délégué de Sidi M'hamed. Le wali délégué de Sidi M'hamed a reçu hier une délégation composée d'une dizaine de représentants des familles pour les entendre et tenté de trouver une solution rapide à leur situation. Une situation qui a causé d'ailleurs plusieurs dégâts, matériels et humains. «Nos enfants sont tous asthmatiques, les toits en zinc sont des vecteurs de plusieurs maladies et causent d'énormes dégâts, notamment à nos enfants», a souligné Rabah, habitant du quartier depuis 12 ans. «Notre quartier est une forêt où rats, serpents et humains vivent ensemble. Mon fils de 10 ans a été mordu par un serpent et il a failli mourir, n'était une femme qui a réussi à le soigner en absorbant le venin. Nous sommes en plein cœur de la capitale et nous vivons dans des conditions précaires», a ajouté Boubekeur. Hier, le wali d'Alger a reçu une autre délégation du quartier à qui il a promis de résoudre le problème, c'est-à-dire un relogement dans les quinze jours, soit la première semaine d'avril. «Nous avons été reçus par le wali d'Alger qui a promis de nous reloger dans les quinze jours», a conclu un membre de la délégation.