Le procès de l'affaire du patriote Meguerbi Driss enlevé et retrouvé décapité à Sidi Ali Ben Youb, une commune située à 20 km du chef-lieu de wilaya, en mai 2010, a eu lieu hier à la cour de Sidi Bel Abbès. L'inculpé, jugé pour homicide volontaire avec préméditation, a été condamné à une peine de 10 ans de prison ferme. L'auteur de l'enlèvement, Z. J., un berger âgé de 35 ans, originaire de Mostaganem, travaillait depuis quatre mois dans la ferme de la victime. Le défunt était un ancien moudjahid, lieutenant dans la glorieuse ALN. Il avait participé à la guerre de 1967 au Moyen-Orient avant de devenir un pionnier de la lutte antiterroriste. Par la suite, il a été nommé DEC de Sidi Ali Benyoub où il avait repoussé plusieurs incursions terroristes en éliminant trois criminels lors d'embuscades ou de contre-attaques. Le défunt avait disparu le 26 mai 2010 de sa ferme. Il a été retrouvé neuf jours après sa disparition dans un champ de blé. Le rapport d'expertise médicale souligne que le ventre de la victime portait des blessures profondes faites par avec couteau. Des traces de violence et de résistance de la victime ont été constatées sur les autres parties de son corps. Les mains et les pieds étaient attachés lors de sa découverte. La tête de la victime a été découverte dans une autre zone, complètement défigurée. L'accusé se rétracte à plusieurs reprises Devant le juge, le fils et l'épouse du défunt ont souligné qu'il devait revenir de la ferme vers 19h, à bord de sa voiture, pour apporter le dîner au berger, avec qui il avait l'habitude de passer la nuit pour surveiller son bétail. Le défunt n'a plus donné signe de vie depuis, et il était injoignable sur son téléphone. Ses fils, soucieux, s'est rendu sur les lieux où ils ont trouvé le berger. Selon les témoignages, ce dernier avait nettoyé sa chambre en laissant quelques flaques d'eau. Le berger aurait déclaré aux enfants de la victime qu'il était reparti chez lui. Les enfants de la victime sont partis à la recherche de leur père et de sa camionnette et c'est vers minuit qu'ils décidèrent de se présenter à la gendarmerie pour signaler sa disparition. Après avoir nié les accusations portées contre lui lors de l'interrogatoire, le berger a fini par déclarer que deux terroristes encagoulés qui portaient des armes avaient enlevé l'ancien DEC. Devant le juge, il s'est rétracté et a déclaré qu'il ignorait ce qui s'est réellement passé. Dans son réquisitoire, le procureur a demandé la peine capitale. La défense, elle, s'est basée sur le manque de preuves matérielles. Après les plaidoiries, il a été condamné à une peine de 10 ans de prison ferme.