Les réformes politiques indispensables pour la réussite des réformes globales. C'est le message fort du discours du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, adressé aux participants à la conférence organisée hier à la maison de la culture Abderrahmane Kaki, à Mostaganem, à l'occasion de la fête de la Victoire, le 19 mars, et lu en son nom par Mohamed Ali Boughazi, conseiller auprès de la Présidence. En effet, le premier magistrat du pays a exprimé son intention de procéder à des réformes politiques dans le sillage des dernières mesures prises, notamment la levée de l'état d'urgence. «La levée de l'état d'urgence sera une nouvelle page ouverte sur la voie des réformes globales, lesquelles ne sauraient être fructueuses en l'absence de réformes politiques», a souligné le chef de l'Etat dans son message. Pour le chef de l'Etat, les réalisations matérielles en cours vont de pair avec le processus politique visant «l'édification d'un pays fort et d'un Etat fort avec des citoyens forts». Et d'ajouter que «ce qui est réalisé aujourd'hui en matière d'infrastructures économiques et de grands projets (...) est le résultat d'une idée réformatrice multidimensionnelle, devenue désormais un impératif pour sortir de la situation de crise et d'inertie». Dans son discours, le chef de l'Etat a mis l'accent sur les sacrifices du peuple algérien. «La liberté que le peuple algérien a payée de son sang est perceptible aujourd'hui à la faveur du pluralisme médiatique, politique et parlementaire. Cette liberté ne saurait être totale que par l'instauration d'une justice sociale quant aux besoins sociaux pressants, tels le logement, l'emploi, l'enseignement, la santé, les activités culturelles et les loisirs», a-t-il rappelé. S'exprimant sur la portée de la Révolution contre le colonialisme, le premier magistrat a souligné qu'«en dépit des commentaires des uns et des autres quant à la fidélité des Algériens dépositaires du legs des chouhada et des moudjahidine qui ont consenti d'énormes sacrifices, il demeure que la ligne générale adoptée par l'Etat algérien moderne est puisée dans la Déclaration du 1er Novembre et ses documents fondamentaux». Toujours dans le contexte de la célébration du 19 mars, M. Bouteflika a souligné que «la fête de la Victoire a fait tomber les armes de l'ennemi devant la volonté des Algériens pour un autre enjeu plus grand et plus noble, celui de la décolonisation qui a failli habiter l'inconscient de l'Algérien. Cet enjeu a barré la route au sous-développement, à tous les aspects de la division et de la marginalisation, à la confiscation des valeurs et aux tentatives d'anéantissement de tout lien avec notre histoire ancestrale». «L'on ne peut absolument pas comparer la situation de l'Algérie à celle de nul autre pays» Le chef de l'Etat a estimé également que «l'on ne peut absolument pas comparer la situation de l'Algérie à celle de nul autre pays. Il n'échappe à personne qu'en relevant l'immense défi durant les périodes d'occupation, de lutte et de révolution, notre peuple a acquis une haute stature, une grande fierté et un attachement sans borne à sa liberté, à sa souveraineté et à sa grandeur. Il lutte avec opiniâtreté à taire ses souffrances et à s'engager, corps et âme, dans le combat face aux épreuves. Il en sort, chaque fois plus confiant, plus conscient des réalités et plus fort pour affronter les défis». Le président de la République a tenu à situer le défi de l'Algérie après tant de sacrifices et de réalisations. «Nous sommes aujourd'hui plus que jamais attachés, grâce à la sécurité et à la stabilité et aux recettes pétrolières du pays, à réaliser un développement global et diversifié où l'homme est le principal catalyseur susceptible d'assurer la rationalisation des fonds privés et publics, la création de la richesse par l'effort, l'investissement et l'édification. Et ce, afin de dépasser l'étape de la rente pétrolière pour se consacrer à l'édification de l'avenir en s'appuyant sur les énergies renouvelables pour mettre fin à la culture de dépendance aux autres pays qui n'hésitent pas à se livrer à la manipulation du marché interne par la spéculation, le monopole et la pénurie et en incitant fraudeurs et usuriers à mettre en péril la sécurité des peuples et à les entraîner dans un engrenage de violence dévastatrice». Il s'agit là véritablement d'un programme immense qui requiert l'implication de tous et un consensus national de toutes les forces du pays. La mobilisation des énergies, notamment en milieu de jeunes, l'unification des rangs et l'attachement aux idéaux afin de barrer la route à tous ceux qui nourrissent des sentiments de rancœur et d'animosité à l'encontre de notre pays sont indispensables, a ajouté le président de la République. Le changement politique déjà amorcé A qui appelle au changement, le Président répond en ces termes : «La question du changement et de la réforme était l'une des bases essentielles sur lesquelles ont été arrêtés les différents programmes mis en œuvre depuis plus d'une décennie». «Ce qui se réalise aujourd'hui en matière de construction d'infrastructures économiques et des grands projets est le fruit d'une idée réformatrice multidimensionnelle, devenue désormais un impératif pour sortir de la situation de crise et d'inertie», soutient-il, tout en rassurant que «la levée de l'état d'urgence ne signifie nullement l'abandon de l'éradication des résidus du terrorisme. C'est là un pas nouveau franchi par le pays sur la voie de l'élimination de toutes les conséquences induites lors des années noires. Ce sera une nouvelle page ouverte sur la voie des réformes globales que j'ai citées, et qui ne sauront être fructueuses en l'absence de réformes politiques. Ainsi, l'édification matérielle en cours de réalisation va sans nul doute de pair avec l'édification politique qui vise la construction d'un pays fort, d'un Etat fort avec des citoyens forts.