Un collectif de citoyens algériens rapatriés de Libye s'est regroupé hier à El Mouradia pour demander une prise en charge de la part du premier magistrat du pays. Ces citoyens, rappelons-le, qui ont fui la Libye suite aux évènements sanglants qui secouent actuellement ce pays, se sont retrouvés abandonnés et livrés pour la plupart à la rue et à la mendicité. «C'est dans les jardins publics que nous passons les nuits avec nos enfants, nous n'avons absolument aucune perspective», dira l'un des manifestants. Une femme qui tenait son nourrisson dans les bras dira : «Je n'ai même pas de quoi nourrir mon bébé, c'est atroce». Ces citoyens diront par ailleurs qu'avant de quitter le territoire libyen, ils avaient reçu des garanties de la part du consul algérien à Tripoli, mais arrivés au pays, ils se retrouvent à la rue «sans toit ni travail». C'est ce qu'ils sont venus demander hier au premier magistrat du pays : «nous comptons beaucoup sur lui pour régler notre cas». En guise de rappel, soulignons que quelque 6000 Algériens ont fui la Libye ces derniers jours. «La plupart sont livrés à un quotidien des plus affreux», ajoutent les manifestants. Notons que les services de leurs wilayas respectives déclinent toute responsabilité quant à leur réintégration, selon les concernés. Khaled Haddag Malek, 37 ans : «Je vivais en Libye depuis 1998, j'avais ma carte consulaire, un travail stable qui me permettait de gagner l'équivalent de 8000 DA par jour. J'exerçais là-bas comme vernisseur. Je suis rentré depuis une semaine au pays et c'est à la gare routière du Caroubier que je passe mes nuits.»
Saâdia, 32 ans : «Je suis rentrée au pays avec mon mari qui travaillait en Libye depuis presque 10 ans. Nous étions vraiment stables là-bas. Depuis que nous sommes rentrés, il y a 10 jours, nous n'avons trouvé ni logis ni travail. Mais surtout, nous n'avons pas de quoi nourrir notre nourrisson.»
Akli, 54 ans : «Cela fait 24 ans que je me suis établi en Libye. J'étais stable dans ma situation sociale et professionnelle et je subvenais aux besoins de mes 7 enfants. A mon arrivée en Algérie, j'ai essayé de demander une prise en charge de la part des autorités locales de la wilaya d'El Taref mais en vain, rien ne vient.»