Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergeï Lavrov, est attendu aujourd'hui en Algérie pour une visite de travail de deux jours. C'est ce qu'a indiqué, hier, un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette visite «s'inscrit dans le cadre des consultations politiques entre Alger et Moscou» et «vient renforcer les relations d'amitié et de coopération qui existent entre les deux pays, liées par une Déclaration de partenariat stratégique signée à Moscou en avril 2001», ajoute la même source. Elle permet également, conformément à la Déclaration conjointe signée par les deux chefs d'Etat à l'occasion de la visite à Alger, en octobre dernier du président russe Dmitri Medvedev, de «procéder à l'examen de la coopération bilatérale et à un échange de vues sur les questions d'actualité régionale et internationale», a précisé le communiqué. Selon l'agence russe RIA Novosti, la Libye sera au centre des discussions entre les autorités des deux pays, sachant que Moscou a rejeté l'intervention des forces étrangères contre ce pays. Moscou souhaiterait connaître à cette occasion la position de l'Algérie vis-à-vis des événements en Libye, sachant que l'Etat algérien s'était prononcé contre l'intervention militaire et l'imposition de la zone d'exclusion aérienne. La Russie a regretté, de son côté, l'intervention militaire menée par des pays étrangers en Libye, dans l'objectif de protéger des populations des attaques de l'armée de Kadhafi. Pour Moscou, «cette intervention se base sur une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui a été hâtivement adoptée». La Russie a appelé à instaurer un cessez-le-feu le plus tôt possible et demandé à toutes les parties en Libye et les participants de l'opération militaire à tout faire pour éviter que les civils souffrent de ces actions. Une position qui est partagée par l'Algérie. Par ailleurs, l'agence russe a précisé que le ministre Sergeï Lavrov se penchera sur la question du règlement du conflit israélo-palestinien. L'ex-ambassadeur de Russie en Libye, expert du Centre d'études arabes, Alexei Podtserob, a expliqué dans ce contexte qu' «aujourd'hui, alors que l'attention de la communauté internationale est attirée par la situation en Libye, les Israéliens tentent d'en profiter pour ménager leurs intérêts. Ils veulent poursuivre et élargir la construction de leurs colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est», d'où l'intérêt de rappeler le respect des résolutions adoptées par l'Organisation des Nations unies en faveur de la question palestinienne. L'hôte de l'Algérie évoquera aussi la coopération militaire et bilatérale entre les deux pays. L'Algérie demeure l'un des plus grands importateurs de matériel et équipements de guerre russe. En raison de la perte de milliards de dollars suite à l'embargo sur la vente d'armes à l'Iran et la Libye, la Russie cherche à signer des contrats avec d'autres pays, notamment l'Algérie, a tenu à souligner l'agence Ria Novosti.