Les contractuels invalides de l'ANP mis en retraite après la fin du terrorisme organisent depuis samedi un sit-in devant le ministère de la Défense. Ces retraités invalides ont déclaré hier qu'ils ont décidé d'organiser ce sit-in après avoir tenté tous les recours à l'amiable pour avoir leurs droits. Un de leurs représentants nous a indiqué que les décisions prises par le Président Bouteflika n'ont jamais été concrétisées. «On a reçu nos représentants samedi et on nous a promis que le problème sera réglé dans les 24 heures, ce qui nous a poussés à nous retirer, mais puisque rien n'a été fait, nous avons décidé de bloquer toutes les routes passant par le carrefour du ministère», nous a indiqué l'un des manifestants. «Nous avons été libérés après avoir défendu ce pays et aujourd'hui, on refuse de nous donner nos droits alors que des terroristes se voient offrir des logements». Un autre déclare avoir été inscrit en 2004 mais que son logement a été détourné. Selon eux, le Président Bouteflika a pris les bonnes décisions mais le gouvernement refuse de les appliquer. Notre interlocuteur précise que sur les 18 revendications dont le logement et l'augmentation de la pension d'invalidité, une seule a été satisfaite à ce jour. Selon eux, depuis 3 ans, ils n'ont reçu que de fausses promesses. Ces anciens militaires qui sont décidés à ne pas quitter les lieux en interdisant le passage des véhicules par le carrefour du ministère à moins de cent mètres de l'hôtel El Aurassi avant qu'une décision officielle ne soit prise pour satisfaire leurs revendications. Un ancien parachutiste se rapproche de nous et lance : «30 000 militaires sont morts pendant la décennie noire et 85 000 ont été blessés dont nous-mêmes et aujourd'hui, personne ne veut nous donner nos droits.» Aujourd'hui, ces anciens militaires touchent leur salaire de base, une pension d'invalidité de 1700 dinars et la pension du blessé (qui varie selon le pourcentage), ce qui serait insuffisant pour ces militaires qui demandent plus de considération et veulent être traités comme les anciens moudjahidine ou les enfants de chouhada, notamment pour certaines priorités comme l'octroi du crédit véhicule. Devant les policiers calmes et sages et au moment où nous discutions avec ces manifestants, l'un d'eux leur demande de se retirer pour le passage d'un véhicule transportant un malade. Après cette exception, ils reprendront leur place pour bloquer la route. S'ils n'ont pas de réponse, les manifestants sont prêts à passer à la vitesse supérieure dès aujourd'hui en entamant une grève de la faim illimitée.