Contagion n Rythmant le quotidien des Algérois ces derniers jours, la contestation sociale va crescendo dans un interminable effet domino. Hier, dimanche, premier jour de la semaine, la capitale a été le théâtre de plusieurs sit-in tenus respectivement devant la présidence, l'APN et le ministère de la Défense nationale. Trois institutions capitales de l'Etat. Les enseignants contractuels, les ex-contractuels de l'ANP, les familles victimes du terrorisme, les ressortissants algériens en Libye et les chômeurs ont décidé de sortir dans la rue, pour la énième fois, afin de forcer les pouvoirs publics à prendre en charge leurs revendications. Désormais, la protestation ne concerne plus uniquement le corps des médecins et des enseignants mais s'élargit à des secteurs «sensibles», tels les gardes communaux ou encore les pompiers. D'ailleurs, ces derniers organisent, ce matin même, un rassemblement, non le premier, devant l'APN. Rien ne semble freiner la détermination de ces corps confondus, d'autant plus que les promesses faites par les autorités concernées sont très peu, sinon pas du tout tenues. Représentante des enseignants contractuels, Mériem Mâarouf a rappelé que leur plateforme de revendications a été déposée depuis trois semaines auprès du conseiller de la présidence en vue de recevoir une réponse au bout de 21 jours. «Nous avons attendu et rien n'a été fait», dit-elle. Il est à noter que ces enseignants contractuels, dont beaucoup ont servi durant une dizaine d'années, ont été sans cesse informés par le département de Ben Bouzid sur des délais d'intégration mais rien n'a été fait pour l'heure. Pis encore, de nouvelles dispositions de recrutement dans le cadre de la fonction publique ont été instaurées de manière à mettre à l'écart ces enseignants ou alors à les dégrader sans prendre en compte l'expérience qu'ils ont accumulée dans l'enseignement. Les enseignants contractuels estimés à quelque 20 000 ne se disent être satisfaits que par une décision d'intégration. Pour leur part, les Algériens rapatriés de Libye réclament une prise en charge de la part des pouvoirs publics. Ils se disent abandonnés depuis leur arrivée en Algérie. Du coté du ministère de la Défense nationale, environ 150 ex-contractuels de l'Armée nationale populaire (ANP), ont observé un sit-in bloquant ainsi la circulation automobile. Affirmant avoir été «radiés» pour cause d'invalidité, ces derniers réclament l'octroi de divers avantages sociaux, ainsi que la réintégration et la réhabilitation des militaires. Ils se disent déterminés à poursuivre leur action jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. «L'allocation perçue pour une invalidité totale est de 2 800 DA, alors que les moudjahidine perçoivent plus de 30 000 DA pour une invalidité de 60%», s'écrie un ex-contractuel condamné à vivre sur une chaise roulante. Les protestataires déplorent également l'absence d'une prise en charge médicale à l'étranger. Des chômeurs et des enseignants contractuels «violemment agressés» 230 chômeurs et enseignants contractuels qui ont pris part à une réunion tenue, dans la nuit de samedi à dimanche, à la maison des syndicats à Dar El-Beïda, pour organiser des marches pacifiques prévues hier afin de revendiquer leurs droits, ont été «violemment agressés par les jeunes des quartiers, lesquels étaient encouragés par les agents de la sécurité nationale (police)», selon un communiqué du Snapap parvenu à notre rédaction. Vers 22h 30, précise le communiqué, «des jeunes ont commencé à jeter des pierres sur la maison des syndicats cassant les vitres des fenêtres». Le comité des chômeurs et les contractuels de l'éducation ont subi «le harcèlement des jeunes du quartier qui étaient, selon des témoignages, soutenus par les services de sécurité (police)...», dénonce le Snapap dans son communiqué. «A proximité de la maison des syndicats se trouve une caserne de la police supposée protéger le citoyen et même un barrage fixe de la sûreté nationale», est-il encore précisé dans le communiqué. Par ailleurs, le Snapap a indiqué, dans son communiqué, que trois enseignants contractuels venus de Mostaganem, de Bordj Bou-Arréridj et de Bordj Badji Mokhtar ont péri dans des accidents de la route en voulant rejoindre la capitale pour participer à la réunion et au rassemblement des contractuels.