Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, a annoncé hier le renouvellement du contrat entre l'entreprise française Suez Environnement et l'Algérienne des eaux, pour une durée allant de trois à cinq ans. L'annonce a été faite à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'eau qui coïncide avec le 22 mars de chaque année, organisée au siège de la Seaal. Cette décision fait suite à l'audit commandé à un bureau d'études algérien sur le travail accompli par les entreprises étrangères en charge de la gestion de l'eau en Algérie, à savoir, Suez Environnement, Marseillaise des eaux, Agbar Aqua, Gelsenwasser. L'évaluation a fait ressortir des bilans différents pour les quatre partenaires en charge de la gestion de l'eau. Affichant son satisfecit quant au travail accompli par ladite entreprise, M. Sellal souligne être en pleine négociation par rapport à la durée du contrat. Il affirme qu'une nette amélioration a été ressentie par les Algériens en matière de distribution de l'eau. De son avis, notre pays répond aux normes en la matière, puisque le ratio quotidien en eau par personne est actuellement de 170 l/jour réparti équitablement soutient-il. Le taux de raccordement de la population en eau potable est estimé à 93%. Cette moyenne est appelée à atteindre 98% en 2015, a-t-il précisé. Dans ce cadre, il souligne que le problème d'approvisionnement des grandes villes en eau potable est complètement résolu, notamment à Alger, Oran et Constantine. Il regrette cependant que la ville de Annaba n'ait pas bénéficié du même service, et ce, à cause du retard enregistré dans les travaux de gestion et de distribution engagés par une entreprise allemande chargée du projet. Il précise, dans ce contexte, que l'entreprise a été destinataire de trois mises en demeure. «Nous avons adressé à l'entreprise une troisième mise en demeure et nous n'hésiterons pas à résilier le contrat, si il le faut», a annoncé le premier responsable du secteur. Par ailleurs, le ministre atteste qu'un problème de taille est au centre du débat. Il s'agit de l'assainissement, particulièrement dans la ville d'Oran et au niveau de certaines nouvelles bâtisses conçues sans respect des normes de construction exigées. Il soulignera que l'enjeu pour les prochaines années sera «de conserver et de consolider ces acquis par le biais d'une sécurisation durable de l'alimentation en eau potable pour toute la population». Et d'ajouter que «les projets quinquennaux s'inscrivent dans cette démarche». Il cite l'exemple des grands transferts d'eau, comme celui des hautes plaines sétifiennes dont le parachèvement est prévu pour 2012, d'El Golea vers Djelfa et le sud de Tiaret (600 millions de mètres cubes) en cours d'étude et l'utilisation de la nappe de Chott El Gharbi, dans la wilaya de Tlemcen, pour les régions de Nâama et le sud de Sidi Bel Abbès (140 millions m3). Le ministre a noté, en outre, que le renouvellement du réseau de distribution est indispensable, mais devra prendre un temps conséquent et engendrer des perturbations considérables pour les citoyens. A Alger, a rappelé le ministre, 90% de ce réseau est déjà renouvelé. Interrogé par rapport au taux de remplissage des barrages, M. Sellal a assuré que le rythme actuel de distribution sera maintenu à la faveur, notamment, d'un taux de remplissage des barrages assez appréciable et qui est aujourd'hui de plus de 71%. La tarification de l'eau maintenue Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a affirmé, par ailleurs, que la tarification actuelle de l'eau ne sera pas revue à la hausse. Il a exclu, à cet effet, «toute révision de la tarification actuelle de l'eau», précisant qu'«en Algérie, l'eau est une vocation tant sociale qu'économique». Le système tarifaire actuellement en vigueur constitue la meilleure illustration de ce principe.