La société des eaux de Marseille (SEM) risque de perdre le contrat de gestion des eaux de Constantine. Seaco. La Société de l'eau et de l'assainissement de Constantine a adressé, hier, au président de la SEM une dernière mise en demeure avant la résiliation du contrat. Elle demande au groupe français d'honorer ses engagements contractuels dans un délai de deux mois. La partie algérienne reproche à son partenaire marseillais le retard considérable en matière de sectorisation du réseau de distribution, de comptage, de recherche et réduction des fuites dans les systèmes d'adduction, également les retards mis dans l'établissement d'une cartographie détaillée des réseaux et installations d'AEP et d'assainissement et, plus important, les retards dans la mise à jour du fichier des abonnés. Le bilan négatif des opérations de l'opérateur en matière de formation et les résultats obtenus en matière de gestion de Seaco par la SEM sont de nature à causer un grave préjudice à ses intérêts. La Seaco a précisé que la SEM n'a pas répondu à plusieurs mises en demeure écrites et verbales entre le 19 octobre et le 31 décembre 2009. Interrogée, hier, par TSA, la Société des eaux de Marseille n'a pas souhaité commenter l'information. La Société des eaux de Marseille a obtenu en juin 2008 le contrat de gestion des eaux de Constantine, pour une durée de cinq ans et demi, pour 27,8 millions d'euros. Le groupe français s'était engagé à améliorer le service apporté à tous les habitants des 12 communes du département de Constantine et à assurer une distribution de l'eau potable 24 heures sur 24. A plusieurs reprises, ces dernières semaines, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, avait publiquement critiqué la gestion des eaux des grandes villes algériennes par les groupes français. A ce titre, il faut rappeler que l'année passée, le ministre des Ressources en eau, dans une déclaration au quotidien arabophone Ennahar, fait savoir qu'"il ne pense pas que le contrat signé avec Suez sera renouvelé, même si la décision finale est du ressort du gouvernement. Les résultats attendus à travers les programmes de formation dont bénéficient les cadres algériens de l'entreprise SEAAL peuvent nous amener à ne pas renouveler ce contrat", a-t-il précisé. Il a également ajouté que "le gouvernement a l'intention de se séparer de son partenaire français auquel il a cédé, de gré à gré, la gestion déléguée des eaux de la capitale". Par ailleurs, il y a lieu de souligner que le ministère des Ressources en eau n'est pas également satisfait du travail accompli par la SEAAL. A titre de rappel, Suez a conclu, en 2005, un contrat de prestation de services d'une durée de 5 ans avec l'Office national de l'assainissement (ONA) et l'Algérienne des eaux (ADE). Le montant du contrat était évalué à 117 millions d'euros/an. M. Abdelmalek Sellal a conclu que la Société des eaux et d'assainissement d'Alger (SEAAL) n'a pas réalisé l'objectif souhaité.