Six personnes ont été tuées hier dans le sud de la Syrie, où des manifestations sans précédent contre le régime sont réprimées. Le pouvoir syrien, qui fait l'objet d'un mouvement de contestation depuis le 15 mars, a accusé des «parties étrangères» de «propager des mensonges» sur la situation à Deraa (100 km au sud de Damas), où des affrontements meurtriers ont eu lieu dans la nuit. «Ces parties prétendent qu'elles reçoivent des messages et des photos de l'intérieur de la ville et que des massacres y ont lieu, afin d'inciter les habitants» à se révolter, a indiqué l'agence officielle Sana, citant une source officielle. La télévision publique a montré des images d'armes stockées selon elle dans la mosquée Al-Omri qui est devenu le point de ralliement des contestataires. Les autorités syriennes avaient imputé à un «gang armé» les heurts qui ont eu lieu dans la nuit et fait état de quatre morts dans un affrontement entre les forces de l'ordre et ce «gang» près d'une mosquée de la ville. Un militant des droits de l'homme a fait état lui de cinq manifestants tués et des dizaines de personnes blessées par des tirs «à balles réelles» des forces de l'ordre près de cette même mosquée. Ces morts portent à 11 le nombre de victimes de la répression à Deraa depuis vendredi. Par ailleurs, selon des ONG, ces derniers jours le régime syrien a lancé une vague massive d'arrestations. 800 seulement à Deraa ont fait état ces organisations non gouvernementales. Par ailleurs et d'après des témoins, les ambulances ont été interdites d'accès pour évacuer les blessés. Une vingtaine de personnes sont dans un état grave. Il y a eu quelques décès parmi les blessés qui n'ont pas réussi à fuir. Le médecin qui soignait les blessés, Ali Mahameed, a été tué. Les manifestants ont prévu de se rassembler pour enterrer les morts mais cela ne se passe pas bien, les services de sécurité ne laissent pas les familles récupérer les cadavres.»