Comme prévu, les 70 familles de la cité Aïn Allah, dans la commune de Dély Ibrahim (Alger), ont tenu hier après-midi un sit-in de protestation à l'entrée des bâtiments qui abritaient des logements de fonction exploités par l'ambassade de France pour loger une partie de son personnel français, jusqu'en août 1994. L'ambassade entend les récupérer par voie de justice, alors que les locataires refusent de quitter les lieux qu'ils occupent de manière régulière depuis 1995. Ils les occupent de part leur qualité d'employés à l'ambassade et sur proposition de celle-ci, d'abord à titre de gardiennage puis de location dont le montant a été fixé à 10% du salaire. Le rassemblement d'hier, le deuxième du genre depuis celui organisé le 19 mars, a été pour eux une autre occasion de renouveler la demande d'une régularisation administrative. «Nous demandons aux autorités de faire cesser les poursuites judiciaires en cours en référé au niveau du tribunal de Bir Mourad Raïs. Nous demandons aussi une régularisation sur place ou des logements de remplacement car nous n'avons pas où aller», indique-t-on. Ils rappellent qu'au départ, l'ambassade leur avait promis une cession des appartements tout en les invitant à procéder aux travaux de réfection nécessaires. Car, à l'époque, les bâtiments construits au début des années 1980 étaient dans un état délabré et les anciens locataires avaient laissé derrière eux plusieurs factures impayées concernant la consommation en eau potable et en électricité, qu'il fallait honorer. Les concernés promettent de continuer leur mobilisation dans le calme jusqu'à satisfaction de leurs revendications, mais promettent d'utiliser tous les moyens possibles, la force y compris, pour s'opposer à toute tentative d'expulsion.