Une foule s'est rassemblée, lundi, au niveau de l'un des immeubles de la cité des 190 Logements à Aïn Allah pour assister au délogement d'une famille résidant dans une battisse précaire qui fait partie de l'immeuble. L'histoire remonte à huit ans, quand Chakib Bouchou, la trentaine actuellement, s'est marié avec une jeune femme du quartier pour avoir deux enfants quelque temps après. Etant le gardien du parking des lieux et comme il n'avait pas où habiter, Chakib a pris comme habitation la petite loge de gardiennage et l'occupe depuis huit ans. Sous l'ordre de l'APC de Dély Ibrahim, une brigade de police est venue, lundi, pour les expulser de l'habitation en question. Et c'est là qu'un groupe de voisins est intervenu. «Durant toutes ces années, ce jeune couple a habité dans cette petite baraque sans qu'aucun problème ne survienne, jusqu'au jour où un certain procureur habitant au premier étage de l'immeuble a déposé plainte, prétextant que des herbes poussant du jardin ont envahi ses balcons», témoigne l'un des voisins, ajoutant que ce voisin n'habite même pas l'appartement. C'est ce que nous avons pu remarquer à vue d'œil des loggias abandonnées et les rideaux détériorés. Le fait que cette petite famille habite dans cette loge d'à peine deux mètres sur deux n'a rien de gênant pour les locataires. Au contraire, Chakib est un jeune homme de confiance sur qui on peut compter pour la sécurité de notre quartier», ajoute un autre voisin. «Je ne vois pas pourquoi le déloger, alors que cette bâtisse pourrait servir d'un "pseudo" logement de fonction, vu que le locataire est toujours gardien du parking. D'autant qu'il a une résidence et un reçu d'électricité», enchaîne un autre. Ce que nous avons pu vérifier. Une résidence est en effet certifiée au nom de Chakib Bouchou que celui-là nous a remise, non sans ce regard meurtri. «Je voudrais bien sortir de cette baraque, mais pour aller où», s'exclame ce jeune père. «Pourquoi cette injustice ? C'est la loi du plus fort… Pourquoi avoir attendu huit ans pour l'expulser ? Pourquoi l'APC lui a-t-elle permis d'y vivre tout ce temps pour l'en priver aujourd'hui… Il aurait fallu qu'un homme puissant lève le petit doigt pour qu'une famille avec des enfants en bas âge soit expulsée de son domicile… Nous sommes prêts à nous rebeller comme l'ont fait les jeunes de Diar Echems…», tels sont les propos de ses voisins scandalisés par la tournure que les événements ont prise.