L'engouement des jeunes vers les dispositifs de création de micro entreprises n'est un secret pour personne. L'afflux massif des jeunes vers l'ANSEJ et la CNAC trouve son origine dans l'application des nouvelles mesures gouvernementales visant à booster la création d'emplois. Le nombre de projets financés par l'Ansej depuis le début de l'année en cours a enregistré une forte hausse. Ce sont quelque 3000 projets à avoir reçu des financements depuis janvier sur un total de 60 000 dossiers réceptionnés par les différentes agences au niveau national. Ces chiffres ont été donnés hier par Mohamed Tahar Châlaal, directeur général de l'Ansej, qui s'exprimait sur la radio nationale. Pour lui, la réduction de l'apport personnel fourni par les jeunes, qui est passé de 5% à 3 et 1%, a été la principale raison qui a encouragé les jeunes à présenter leurs projets. Les mesures applicables depuis la promulgation des textes d'application il y a quelques semaines compte d'autres raisons ayant motivé les jeunes à aller vers la création de leur micro-entreprise. Il s'agit notamment de l'introduction d'une somme estimée à 500 000 dinars destinée à la location pour plusieurs secteurs d'activités. L'objectif recherché à travers la mise en place de ces mesures est d'atteindre le financement de 35 000 projets annuellement. Le premier responsable de l'Ansej estime que ce seuil sera largement dépassé. «Nous allons peut-être dépasser cet objectif. Les dossiers qui seront déposés au deuxième semestre 2011 seront traités début 2012», a-t-il précisé. Pour permettre la concrétisation d'un plus grand nombre de dossiers, le même responsable songe à la réduction des délais de traitement des dossiers. L'apport des banques est très sollicité pour atteindre cet objectif. «Au niveau de l'ANSEJ et de la CNAC, nous travaillons pour raccourcir les délais. Pour ce faire, nous avons tenu une réunion avec les banques pour lever certaines contraintes liées à l'ouverture des comptes et de virements», a-t-il expliqué. D'autres réunions ont eu lieu pour l'adaptation des nouvelles mesures et ont abouti à la signature de six conventions, qui traitent notamment des dossiers en instance. «Cela concerne le différé de remboursement de crédits qui est de trois ans au lieu d'une année. Les banques se sont engagées à respecter le délai de deux mois. Le financement d'un projet est une prise de risque. Celle-ci est partagée entre banques et ANSEJ. Les banques sont aujourd'hui rassurées grâce à l'existence du fonds de garantie», a-t-il précisé. Le fonds de garantie est doté de 40 milliards de dinars et l'installation de son comité de garantie est prévu la semaine prochaine. «Ça permettra la liquidation de tous les dossiers en instance. Les banques recevront leurs indemnisations estimées à quatre milliards de dinars pour 3700 micro-entreprises» a-t-il précisé. A propos du taux de non remboursement des dossiers, le DG de l'Ansej affirme qu'il avoisine les 23% alors que le taux de rejet par la banque est de l'ordre de 3%.