«La société civile joue un rôle primordial dans l'intérêt du pays, mais il faut sortir de l'aspect traditionnel qui prime actuellement, en permettant à la société civile de s'épanouir davantage.» C'est ce qu'a revendiqué Aïssa Belakhdar lors d'une conférence sous le thème «La société civile en Algérie : réalité et perspectives», organisée par le Centre de recherches stratégiques et sécuritaires sis à Ben Aknoun (Alger). A l'occasion, le conférencier a mis en évidence la position géostratégique de l'Algérie. Notre pays est considéré comme un lien entre les deux continents que sont l'Afrique et l'Europe. «Le choc des années 90 a été un avertissement civilisationnel que l'Algérie a pu dépasser, mais il demeure quelques dysfonctionnements qui se font valoir dans le cadre de l'émergence d'une véritable société civile», a précisé le conférencier, avant d'ajouter que tout Etat puissant puise sa force de la société civile, mais les perturbations dans le mode de fonctionnement de la société civile freinent, en quelque sorte, l'essor de celle-ci. Et pour pouvoir asseoir une société civile qui pourra jouer un rôle positif, le conférencier a résumé les conditions, à savoir la distinction entre la société civile et le politique, qui prime malheureusement en Algérie, la valorisation du travail humanitaire et du bénévolat, sortir des considérations qui donnent la priorité à la culture de consommation, rétablir le lien entre l'université et la société, et la création d'un haut conseil des associations. Par ailleurs, le conférencier a mis l'accent sur l'existence de pas moins de 40 000 associations aujourd'hui. Mais seulement 20 000 activent sur le terrain alors que l'autre moitié existe seulement sur le papier. Comme il y a lieu de considérer, d'après l'orateur, que la loi en Algérie a permis l'émergence d'une toile formée par cet ensemble d'associations qui est loin de constituer une véritable société civile.