Les étudiants des grandes écoles et ceux de l'ancien système universitaire vont se regrouper successivement aujourd'hui et demain pour débattre des démarches à entreprendre. Cette décision a été prise suite à l'annonce des résultats de la conférence nationale du 27 mars, jugés «décevants» par les délégués. Leur nombre dépasse les milliers à ne pas accepter les résultats de la conférence nationale, même si le ministre de tutelle avait déclaré que «90% des revendications estudiantines ont été réglées». Aujourd'hui se tiendra une assemblée générale des étudiants de l'ancien système à l'université de Bouzaréah. Cette rencontre sera l'occasion d'évaluer les décisions de la conférence nationale. Demain se tiendra à l'université de Bab Ezzouar une autre rencontre entre les délégués pour discuter des démarches à entreprendre. D'après les délégués que nous avons contactés, «la reprise de la grève est fort plausible». «Mais nous ne pouvons donner de réponses claires et précises sur ce sujet, vu que la relance du débrayage sera décidée après le vote des délégués», nous a affirmé Mourad, délégué de l'USTHB. Chapeautés par la Coordination nationale autonome (Cnea), les étudiants ont l'intime conviction que «si leurs problèmes ne trouvent pas une solution cette année, ils resteront otages des mauvaises décisions prise par la tutelle», pense Amine, étudiant à l'Ecole nationale des Travaux publics. Outre la reconduction de la grève, les étudiants envisagent d'autre part de tenir des sit-in devant la Présidence et le ministère de l'Enseignement supérieur, ainsi que le refus de rejoindre les bancs des amphithéâtres. Ils songent même donner plus de tonus à leur mouvement en organisant des marches dans la capitale. «Tellement d'idées nous traversent l'esprit en ce moment. Nous avons été déçus par les résolutions de la conférence nationale. Nous étions présents, mais je pense que c'était plus pour faire de la figuration qu'autre chose. D'ailleurs, à la différence des conférences régionales durant lesquelles nos propositions étaient prises en compte, à la conférence nationale, on nous a presque interdit la parole», nous a indiqué Rachid, délégué de l'université de Boumerdès.