Ils étaient environ un millier de travailleurs de l'habitat des différentes directions du secteur sur le territoire national à observer hier un sit-in devant le siège du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. Le mouvement de protestation déclenché par la coordination nationale des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme tend à interpeller le ministre du secteur après lui avoir remis une plateforme de revendications. Les protestataires relevant des 96 directions du logement et équipements publics (DLEP) et de l'urbanisme et construction (DUC) regroupés devant le ministère étaient déterminés à se faire entendre par leur tutelle. «Nous sommes résolus à maintenir la pression en observant une grève illimitée tant que le ministre n'aura pas prêté une oreille attentive à nos légitimes revendications socioprofessionnelles», affirme M. Hocine Ait Yahia, premier responsable de la coordination nationale, qui précise que «le ministre fuit ses responsabilités en refusant de dialoguer avec les représentants du secteur qui, faut-il le préciser, sont des cadres supérieurs», ajoutant «qu'en dépit d'un préavis de grève que nous lui avons adressé, il s'est confiné dans un mépris qui frise l'insulte». Ce dernier devait préciser que «ni le secrétaire général ni le directeur de l'administration générale n'a daigné répondre à nos revendications». Du côté du ministère, le préposé à la réception, après avoir fait usage du téléphone, a indiqué à la presse qu' «aucun responsable n'est présent». Seules quelques secrétaires et employées observaient le mouvement au travers des vitres. Les centaines de policiers dépêchés sur les lieux s'employaient à contenir la foule et de prévenir tout débordement. Les grévistes décidés à faire valoir leurs revendications Concernant les revendications des travailleurs du secteur de l'habitat qui brandissent «la menace de mettre à mal un des axes du programme du président de la République, à savoir la réalisation d'un million de logements», il convient de relever que le document des revendications dont nous détenons une copie comporte 8 points essentiels. Il est question notamment de la révision du statut particulier, de la revalorisation du régime indemnitaire du corps commun technique, des procédures inhérentes aux promotions professionnelles aux postes supérieurs, la couverture juridique des fonctionnaires, la permanisation des contractuels, des vacataires et des pré-emplois, l'amélioration des conditions de travail, l'intégration des inspecteurs nommés dans le cadre du décret 91/225 du 22 juillet 1991 et enfin la réclamation des postes budgétaires. Il est à souligner que le nombre de protestataires venus des quatre coins du pays grandissait d'une manière exponentielle avec l'arrivée des bus en provenance des villes de l'intérieur. Pour mettre en valeur la noble tâche à laquelle sont assignés les travailleurs du secteur de l'habitat et le mépris de la tutelle, M. Ferah, cadre exerçant à Constantine, caricature la situation en versant dans la métaphore. «Nous sommes comme les chameaux qui transportent les récoltes et qui se nourrissent d'épines», a-t-il imagé. «Nous relevons le défi de réaliser plus d'un million de logements si nos revendications sont prises en charge», clamaient les protestataires et les délégués qui les accompagnaient. «Dégage ya Moussa», scandaient les protestataires qui brandissaient des banderoles comportant des slogans hostiles au ministère de l'Habitat. Pour l'heure, indiquent les délégués, «nous camperons ici jusqu'à satisfaction de toutes nos revendications», ajoutant : «Nous y passerons la nuit s'il le faut».