Depuis deux jours, les 80 rapatriés de Libye protestent devant le cabinet du wali de Constantine pour exiger une prise en charge notamment matérielle suite aux promesses faites par les autorités le jour de leur rapatriement à bord du Tassili II, bateau affrété spécialement pour cette opération. La désillusion a remplacé l'euphorie de la délivrance chez les nombreux rapatriés qui, pour la plupart, étaient installés en Libye depuis de nombreuses années. Ils étaient installés en famille à Benghazi, à Tripoli et à Mesrata et pour plusieurs d'entre eux, ils ne voulaient pas rentrer au pays abandonnant sur place leurs biens constitués de commerces, d'hôtels, de restaurants, si ce n'est la demande de l'ambassadeur algérien. Mais «depuis notre retour le 3 mars, nous n'avons rien vu venir et nous attendons toujours. La majorité d'entre nous ont des familles et cela fait maintenant plus d'un mois que nous sommes revenus et nous commençons à manquer de tout», a tenu à témoigner l'un des concernés avant d'ajouter : «Les quelques économies que nous avons pu ramener de Libye n'ont pu tenir le coup. C'est pour cela que nous voulons faire entendre notre voix et rappeler en même temps aux pouvoirs publics leurs promesses». Un autre poursuit : «L'ambassadeur de Libye à Alger nous avait dit textuellement que celui qui a perdu un dinar sera compensé de l'équivalent de deux dinars. Mais jusqu'à maintenant, c'est le silence total». Le problème de ces rapatriés n'est pas caractéristique à la wilaya de Constantine, ils sont encore plus nombreux à l'échelle nationale, plus de 3800, et demandent également une prise en charge le plus vite possible. La solution serait de présenter sans plus tarder des dossiers au niveau des organismes de l'emploi de jeunes comme l'Ansej et la Cnac en ce qui concerne les porteurs de projets. Quant aux autres, la wilaya de Constantine les a orientés vers l'Anem avec des recommandations du wali. Le SG de la wilaya a signifié aux concernés que le chef de l'exécutif saisira par écrit les responsables de ces agences pour donner la priorité aux rapatriés dans le traitement de leurs dossiers et l'octroi de prêts.