La grève illimitée déclenchée par la section syndicale du centre payeur de Tizi Ouzou de la Mutuelle nationale des travailleurs de l'éducation et de la culture (Munatec), affiliée à l'UGTA, semble ne faire réagir aucun responsable. Le cri des travailleurs protestataires n'a pas trouvé jusqu'à présent une oreille attentive. Pourtant, le mouvement de protestation entamera son deuxième mois dans 4 jours. A l'origine du ras-le-bol du personnel de la Munatec, toute une plate-forme de revendications axée surtout sur «la situation socioprofessionnelle déplorable» que vivent les travailleurs. Depuis une semaine, la direction nationale de la Munatec d'Alger aurait promis aux travailleurs de Tizi Ouzou la prise en charge de leurs revendications, mais «ce ne sont que des promesses et des tentatives de casser le mouvement qui commence à se faire sentir», estiment les grévistes rencontrés devant leur siège. Ces derniers se disent plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de leur mouvement. Il est ainsi demandé aux responsables en charge du secteur l'application pure et simple de la convention de branche qui, selon la section syndicale, «doit s'adapter à toutes les augmentations de salaires décidées par les pouvoirs publics dans les plus brefs délais, avec effet rétroactif depuis 2008». Par ailleurs, les travailleurs exigent l'assainissement de leur situation administrative, un avancement dans les catégories, sections et échelons. La réouverture de la maison de l'enseignant figure aussi parmi leurs revendications. Il faut dire que des travailleurs qui ont 20 ans de service se trouvent toujours classés à la catégorie 8, ce qui est anormal et aberrant selon les concernés qui s'estiment «oubliés par les pouvoirs publics». «Pourquoi cette situation est-elle propre Tizi Ouzou, contrairement à d'autres wilayas où les travailleurs sont bien pris en charge ?», se demandent nos interlocuteurs. Ce n'est pas tout, car côté conditions de travail à l'intérieur du siège de la section syndicale de Tizi Ouzou, «c'est la catastrophe». Des travaux de réfection, mais aussi de rééquipement en moyens de travail sont plus qu'indispensables. Lors de la journée de protestation des deux syndicats autonomes que sont le Conseil national des personnels de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le 4 avril, il a été réitéré la nécessité de prendre en charge les doléances des travailleurs de la Munatec. Mais en vain, puisque aucun responsable du secteur de l'éducation n'a fait le moindre geste dans le sens du règlement des problèmes posés. Du côté de la direction nationale, «c'est le mutisme total», dénonce un protestataire. Rappelons que les travailleurs de la Munatec n'en sont pas à leur première action de protestation, puisqu'un mouvement pareil a eu lieu à la fin de l'année écoulée, avant d'être gelé le 7 janvier. A présent ils ne décolèrent pas.