Cela fait déjà une semaine que les travailleurs de la section syndicale du centre payeur de Tizi Ouzou de la Mutuelle nationale des travailleurs de l'éducation et de la culture (Munatec) sont en grève. «Cette dernière demeurera illimitée jusqu'à satisfaction de nos revendications», estiment quelques grévistes rencontrés hier devant leur bureau. Ce mouvement de grève déclenché depuis le 16 mars remet en scène «la situation socioprofessionnelle déplorable» que vivent les travailleurs. C'est ainsi que dans une plateforme de revendications, dont nous détenons une copie, et suite à la réunion extraordinaire du 6 mars, les protestataires exigent en premier lieu l'assainissement de leur situation administrative, un avancement dans les catégories, sections et échelons. Ensuite, l'application pure et simple de la convention de branche «qui doit s'adapter à toutes les augmentations de salaires décidées par les pouvoirs publics dans les plus brefs délais, avec effet rétroactif depuis 2008», écrit la section syndicale de la Munatec. Une femme, agent principal au niveau dudit centre payeur, nous dira que «le travailleur le moins expérimenté ici totalise 10 ans de service, mais la majorité est toujours classée à la catégorie 8». Et à elle de dénoncer ensuite : «On nous a affecté un agent depuis Alger depuis deux années seulement et il a été promu à la catégorie 10.» La politique de deux poids, deux mesures est ainsi dénoncée à grande échelle. Par ailleurs, il y a lieu de relever aussi que les conditions de travail à l'intérieur du centre sont des plus déplorables. C'est pourquoi on demande des travaux de réfection et d'équipement en moyens de travail. Qui est responsable de cette situation ? Les travailleurs pointent du doigt la direction nationale de la Munatec à Alger. «C'est le mutisme total», dénonce notre interlocutrice, tout en se demandant : «Pourquoi les travailleurs de Tizi Ouzou ne sont pas rémunérés au même titre que leurs collègues des autres wilayas.» Rappelons que les travailleurs de la Munatec ne sont pas à leur première action de protestation, puisqu'un mouvement pareil a eu lieu en fin d'année écoulée, avant d'être gelé le 7 janvier. Ils reviennent à présent à la charge après un préavis de grève de 8 jours, comme stipulé par la réglementation, lancé le 6 mars. «Ayant enregistré la non-satisfaction de leur plateforme de revendications, les travailleurs ont décidé de réactiver leur mouvement de grève», peut-on lire dans le PV de l'assemblée générale de la section syndicale Munatec de Tizi Ouzou, affiliée à l'UGTA.En attendant d'autres rebondissements, le bureau reste fermé et la grève illimitée.