L'Union africaine (UA), dont plusieurs chefs d'Etat se sont rendus la veille en Libye, a exhorté hier les insurgés libyens à «pleinement coopérer» après leur rejet du cessez-le-feu proposé par l'organisation. En raison d'un préalable avancé par le Conseil national de la transition (CNT - rebelles) «au lancement urgent des discussions sur les modalités d'un cessez-le-feu, il n'a pas été possible, à ce stade, de dégager un accord sur la question essentielle de la cessation des hostilités», selon un communiqué publié à Addis Abeba à la suite de la visite des présidents africains à Tripoli et Benghazi. La délégation de l'UA y «lance un appel pressant au CNT à coopérer pleinement dans l'intérêt supérieur de la Libye, et à aider à la recherche et à la mise en œuvre de la solution politique juste et durable que le peuple libyen appelle de tous ses vœux et que la communauté internationale assure de son soutien». Le cessez-le-feu est essentiel et que l'UA reste «déterminée à poursuivre ses efforts et achever ce dont elle a été chargée», selon le communiqué. Le représentant des insurgés, Moustapha Abdel Jalil, a fait remarquer que l'organisation panafricaine était jusqu'à l'année dernière présidée par le colonel Kadhafi et qu'elle recevait des fonds importants de la Libye, ignorant les aspirations essentielles du peuple. «Kadhafi et ses fils doivent partir immédiatement s'ils ne veulent pas se mettre en danger (...) Nous ne reconnaîtrons aucune initiative qui ne prévoie pas la satisfaction des aspirations et demandes légitimes du peuple libyen à la démocratie, à la liberté, à l'Etat de droit et au développement socio-économique», a ajouté le chef rebelle. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a renouvelé lundi la demande des Etats-Unis de voir Mouammar Kadhafi quitter le pouvoir, tout en refusant de commenter l'accord proposé par l'UA en vue d'un cessez-le-feu. Lors d'une conférence de presse à Washington, Mme Clinton a précisé : «Nous pensons aussi qu'il doit y avoir une transition qui reflète la volonté du peuple libyen et un départ de Kadhafi du pouvoir et de Libye».