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«La révision constitutionnelle répond aux attentes de la classe politique» Le rapporteur spécial des Nations unies salue les réformes annoncées par le Président :
Le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, Frank La Rue, a salué hier les réformes annoncées par le président de la République et considéré que l'annonce de la révision de la Constitution est un «bon signe». Il a toutefois relevé des «lacunes» et présenté un rapport peu reluisant sur la situation des droits de l'homme et des libertés en Algérie qui gagneraient à être «confortés». S'exprimant dans une conférence de presse sanctionnant sa visite d'une semaine dans notre pays, sur invitation du gouvernement algérien, M. La Rue a affirmé que «le discours prononcé par le président Bouteflika et comprenant des changements dans la Constitution est un bon signe». Pour le responsable, «cette révision constitutionnelle répond à la fois aux attentes de la classe politique et aux préoccupations des citoyens au moment où le gouvernement algérien envisage d'engager davantage de réformes politiques». M. La Rue qui a rencontré au cours de sa visite des représentants du gouvernement, du pouvoir judiciaire, des parlementaires, des médias, de la société civile et des organisations internationales basées en Algérie, a aussi tenu à exprimer ses remerciements aux autorités algériennes pour l'avoir invité et pour les «facilités» qu'elles lui avaient accordées. «J'étais libre de contacter les personnes que je voulais rencontrer, aussi bien les hauts responsables de l'Etat que les acteurs de la société civile», s'est-il réjoui. Il a fait savoir dans le même contexte que 5 autres rapporteurs spéciaux pour des mandats différents vont se rendre en Algérie. «Il y a une invitation qui a été faite à sept titulaires de mandats et je suis le deuxième à venir en Algérie. Il en reste cinq qui visiteront l'Algérie, dont un rapporteur spécial sur le droit au logement décent et un autre sur l'accès à l'eau potable», a-t-il précisé. Affirmant avoir des assurances que l'Algérie accorderait un «fort intérêt» aux recommandations issues de son rapport, le rapporteur onusien a affirmé que ce dernier, qui a un «impact politique», sera présenté dès 2012 devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Le rapporteur onusien rassure toutefois que «ce rapport s'appuie sur l'autorité morale et ne contient pas de mécanismes spécifiques contraignants pour les Etats», expliquant que les recommandations seront présentées aussi bien à l'Etat qu'à la société civile. Un rapport critique et beaucoup de choses à parfaire Nonobstant les «bons points» accordés à notre pays, Frank La Rue n'a pas hésité à rapporter «les points noirs» encore en suspens, parfois même contradictoires avec les textes de lois en vigueur ayant trait à la restriction des libertés et des droits. Tout en se félicitant de la levée de l'état d'urgence, le responsable onusien s'est longuement exprimé sur les rassemblements et marches interdites, regrettant la répression subie par les citoyens à cet effet. Il critiquera la soumission des marches à autorisation et s'est dit favorable au système de déclaration recommandant l'abrogation de la loi 91/19. Il regrettera aussi que la charte pour la réconciliation nationale «enfreint la liberté d'opinion et d'expression». «On ne peut pas concrétiser la paix et la réconciliation en imposant le silence», a-t-il dit à cet effet, citant le cas des familles des disparus. «Il est important de garantir entièrement les manifestations publiques car elle doivent être considérées comme complémentaires à la liberté d'expression», a-t-il en outre expliqué. Il n'omettra pas de rapporter dans ce contexte «plusieurs arrestations, y compris celles de journalistes», qui subissent, selon lui, une pression énorme, recommandant un syndicat indépendant. Le rapporteur de l'ONU a évoqué également le monopole de l'Etat sur la publicité, la difficulté des journalistes étrangers de se faire délivrer des visas, «les couvertures orientées» de la télévision publique, les restrictions sur les réseaux sociaux à internet, le délit de presse dont il se réjouit de la levée ou encore la difficulté de l'accès à l'information.