Au moins sept personnes ont été tuées par les forces de sécurité à Homs dans le centre de la Syrie où le mouvement de contestation est entré dans son deuxième mois, ont indiqué hier des militants de défense des droits de l'Homme. Selon ces militants qui ont requis l'anonymat, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants rassemblées dans le quartier de Bab Sbâa à Homs, à 160 km au nord de Damas. Deux d'entre eux ont fait état de «sept morts», alors qu'un troisième a parlé de «neuf morts». Une vingtaine de personnes ont été également blessées, selon ces militants. Les militants ont expliqué que la tension était vive depuis l'annonce samedi à Homs de la mort d'un cheikh interpellé il y a une semaine. «Les services de sécurité ont remis la dépouille du cheikh Faraj Abou Moussa une semaine après son arrestation en pleine santé à la sortie d'une mosquée», a dit l'un d'eux. La tension est également due aux nouvelles venant de la ville proche de Talbisseh où au moins quatre personnes ont été tuées également dimanche et plus de 50 blessées lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur la foule qui participait aux obsèques d'un Syrien tué la veille, selon des témoins. L'opposition avait appelé à manifester dimanche à l'occasion du 65e anniversaire de l'indépendance du pays, après avoir jugé insuffisante la promesse samedi de Bachar Al Assad d'abroger dans les prochains jours la loi d'urgence en vigueur depuis près de 50 ans. Le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abderrahmane, a estimé que l'abrogation de l'état d'urgence devait être «complétée par l'abolition des tribunaux d'exception», alors que l'avocat et défenseur des droits de l'Homme Haytham Maleh a demandé la libération de tous les détenus politiques et de conscience. Au moins 200 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de contestation il y a un mois, la plupart par les forces de sécurité ou par des policiers en civil, selon Amnesty International.