En l'espace de cinq jours seulement, les espoirs de l'ES Sétif de terminer la saison avec au moins un titre se sont évaporés sur le terrain de Lavigerie. Après s'être inclinés mercredi passé face à l'USM El Harrach pour le compte de la 19e journée du championnat sur le score de deux buts à un, une défaite qui avait profité au leader chélifien pour prendre option pour le sacre, les camarades de Fawzi Chaouchi ont connu une nouvelle désillusion face à ce même adversaire et sur ce même terrain, cette fois en demi-finale de la coupe d'Algérie. Après avoir pourtant mené deux fois au score, le tenant du trophée a finalement laissé filer la qualification vers sa huitième finale dans les vingt dernières minutes en concédant deux buts assassins signés Boumechra et Boualem (70' et 87'). Une élimination qui a mis fin aux rêves des gars de Aïn El Fouara de battre le record des victoires en coupe d'Algérie qu'ils détiennent depuis la saison passée conjointement avec l'USM Alger après un septième trophée remporté, rappelons-le, haut la main devant le CA Batna (3-0). Cela dit, la déception des fans sétifiens est si grande qu'ils n'arrivent pas à expliquer les échecs cuisants essuyés par un effectif considéré sur le papier comme le plus riche d'Algérie. D'ailleurs, la masse salariale des Noir et Blanc serait quatre fois supérieure par rapport à son bourreau de la semaine dont les joueurs sont essentiellement issus du club. Certes lundi le team sétifien a souffert encore une fois de son infériorité numérique sur le terrain suite à l'expulsion dès la 23e minute de son défenseur Smail Diss, l'auteur de l'ouverture du score, mais rien n'explique le visage amorphe montré par l'équipe phare des Hauts Plateaux qui semblait encore dépourvue de toute âme. Mauvais coaching de Hadj Mansour ? Pourtant l'ESS avait réussi même à dix de rejoindre les vestiaires avec un avantage qui semblait conséquent grâce à son attaquant burkinabé Traoré, une des rares satisfactions sétifiennes de la partie. Mais en seconde période, l'Entente a carrément baissé les bras laissant l'initiative du jeu aux Harrachis qui ont littéralement assiégé les bois de Chaouchi grâce à un terrible pressing qui a fini par porter ses fruits dans les vingt dernières minutes du match grâce à un chef-d'œuvre de Boumechra suivi par un but plein d'opportunisme de Boualem. Toujours est-il que le coaching du Palestinien Hadj Mansour a été complètement remis en cause par les connaisseurs de la balle ronde. En effet, pour son premier match à la tête de la barre technique des Noir et Blanc en remplacement de l'Italien Dellacasa, limogé la veille par Serrar pour mauvais résultats, l'ex-coach de l'US Chaouia n'a pas su apporter les correctifs nécessaires à son équipe suite à l'expulsion de Diss. Au lieu de procéder directement à un changement après cette sanction, en faisant sortir un attaquant pour incorporer un défenseur axial, en l'occurrence Benchadi, Hadj Mansour a préféré procéder juste à une petite réorganisation au sein de son onze, en faisant reculer uniquement d'un cran Delhoum, ce qui a nettement déséquilibré son milieu de terrain qui semblait bien au point au début de match. On pensait que le coach sétifien allait prendre la même décision que tout entraîneur aurait prise à sa place après le deuxième but de Traoré, mais il n'en fut rien. Il a reconduit le même dispositif tactique en deuxième mi-temps, ce qui a coûté cher à son équipe qui a fini par craquer suite aux assauts répétés des Harrachis. Hadj Mansour venait tout simplement de rater son match à l'image de son équipe. Il risque de ce fait de ne pas faire de vieux os à l'Entente…