Les conclusions de la conférence nationale sur l'enseignement supérieur n'ont pas été suffisantes pour convaincre les étudiants en pharmacie de la nécessité d'arrêter la protestation. Hier, des centaines d'étudiants en pharmacie avaient bloqué l'enceinte de la fac centrale d'Alger. Ils ont été empêchés de sortir dans la rue pour tenir un sit-in devant le grand portail de la faculté centrale à Alger et même d'organiser un rassemblement à l'intérieur de la fac. «Nous avons participé à la conférence nationale. Les recommandations sont excellentes mais aucune décision n'a été prise pour rendre effectives ces conclusions. Lors d'une assemblée générale tenue ce matin pour informer les étudiants des derniers développements, ils ont décidé de poursuivre la contestation en commençant par la tenue d'un sit-in devant le siège de la faculté. «Ce n'est pas fini, puisque demain, nous serons devant le ministère de l'Enseignement supérieur pour exiger des décisions concrètes et non théoriques», nous a déclaré Rachid, coordinateur d'Alger et membres de la coordination nationale des étudiants en pharmacie. Aussitôt la décision de tenir un rassemblement prise, un important dispositif sécuritaire a été déployé devant le siège de la faculté. A midi, toutes les portes d'entrée de la fac ont été fermées. Les étudiants, les enseignants ainsi que les fonctionnaires de la fac étaient interdits d'accès. «Personne ne rentre et personne ne sort», répétaient les agents de sécurité de la fac où de nombreux policiers étaient déployés. Les nombreuses tentatives des étudiants pour aller assister aux cours à l'approche de la période des examens ont été vouées à l'échec face à l'entêtement des agents chargés de la sécurité. Les négociations ont duré plus d'une demi-heure. Mais rien à faire. Aux environs de 13 h, les étudiants en pharmacie apparaissent devant le portail en hissant des banderoles et en scandant des slogans hostiles à la position de la tutelle à leur égard. «Pharmaciens en colère, tous tous solidaires», «pharmaciens civilisés, pas besoin de policiers», «Quelle honte, quelle honte, les étudiants encerclés», «Notre droit est acquis, nous ne demandons pas de charité», «Etudes supérieures, diplômes inférieurs», «Pharmaciens en détresse, on en a marre des promesses», «Jamais à genoux, pharmaciens jusqu'au bout», «Khatina el politique», «Un ministère sans décision, quelle honte, quelle honte» étaient les slogans répétés tout au long du sit-in qui a duré plus d'une heure et demie. Pour faire entendre leurs revendications, les étudiants ont collé trois banderoles sur la portes «Validez nos diplômes, on veut un statut digne», «On n'en marre des enseignements, on veut des décisions», lit-on sur les affiches. Les centaines de policiers qui encerclaient les alentours de la fac centrale n'ont pas été suffisants et des membres de la brigade antiémeute ont été dépêchés en renfort. «Nous n'avons pas prévu de marcher. Nous avons décidé de sortir communiquer notre insatisfaction à l'opinion publique et à la presse, mais nous en avons été empêchés» dira leur délégué. A propos des revendications des étudiants en pharmacie, le représentant d'Alger a souligné qu'il s'agit de la réhabilitation du diplôme d'Etat en pharmacie, de la classification en catégorie 16 et non 13 comme cela se fait actuellement, de la réforme des études de pharmacie, de l'augmentation des post-graduations, de l'ouverture de la spécialité de pharmacie industrielle pour la production de médicaments nationaux et de la création de facultés de pharmacie.