Un dispositif sécuritaire a été déployé pour parer à toute éventualité et faire face à n'importe quelle action décidée par les étudiants en colère. La grève des étudiants du département de pharmacie a complètement paralysé jeudi la faculté des sciences médicales de l'université d'Alger. Les différents départements, la bibliothèque ainsi que l'administration étaient à l'arrêt. À cela s'ajoute l'accès, sous surveillance renforcée et par un seul petit portail, des étudiants et autres fonctionnaires. Le grand portail a été cadenassé et les véhicules interdits d'accès. Les étudiants qui n'étaient pas inscrits à la Fac centrale n'ont pu accéder. Une longue queue s'est formée à l'entrée, ce qui n'a pas manqué de provoquer la colère des étudiants, notamment ceux qui ont eu la malchance d'oublier leur carte. Une jeune fille qui devait retirer sa carte d'inscription à la bibliothèque pour des cours de français n'a pu y pénétrer malgré son insistance. “Je vous dis que tout est fermé en raison de la grève des étudiants en pharmacie. Vous n'avez qu'à revenir un autre jour.” Evidemment, la presse était également indésirable. Un dispositif sécuritaire était mis en place à quelques jets de pierre de l'université Alger 1. Des policiers étaient postés face à la faculté pour parer à toute éventualité. Mais que s'est-il passé au juste ? Ce qui s'est passé est lié à la grève des étudiants en pharmacie entamée à la fin du mois de février. En effet, les étudiants de ce département, en contact avec ceux des autres facultés de pharmacie du territoire national, ont convenu de tenir une assemblée générale en vue de se concerter sur la création d'une union nationale des étudiants en pharmacie qui se chargera d'encadrer la contestation et de défendre la plate-forme de revendications pédagogiques. Les représentants des étudiants se sont donné rendez-vous jeudi matin à l'entrée de la Faculté centrale pour y accueillir les délégués de 9 wilayas venus pour l'AG. Mais surprise ! Les délégués, deux pour chaque wilaya, à savoir Tizi Ouzou, Constantine, Annaba, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Batna, Sétif, Blida et Oran, ont été interdits d'accès à l'université Alger 1. Ce qui a provoqué la colère des étudiants qui se sont rassemblés à l'entrée avant de décider de tenir un sit-in devant le rectorat de l'université. Pour empêcher les délégués des neuf wilayas dont les départements respectifs ont décidé de rejoindre le mouvement de grève, les agents de sécurité postés à l'entrée ont été instruits de ne laisser rentrer que les étudiants inscrits à l'université Alger 1. À en croire les délégués des étudiants du département de pharmacie d'Alger, “les entraves à la tenue de l'assemblée générale ont commencé mercredi lorsque des étudiants d'une organisation estudiantine ont carrément soudé les portes de l'amphithéâtre Gherib des 5e années. Nous avons pris des photos”, nous dit la déléguée. Convaincus de la justesse de leur combat, les étudiants sont décidés à poursuivre leur mouvement.