Une centaine d'étudiants en pharmacie en grève depuis le 28 février ont tenté de tenir un sit-in hier devant le siège de la présidence de la République pour réclamer, une fois de plus, un statut digne pour ce maillon fort de la chaîne sanitaire dans notre pays. Mais les forces antiémeutes étaient au rendez-vous pour empêcher ce rassemblement et conduire les étudiant en file indienne sur les trottoirs de la capitale jusqu'à la rue Didouche Mourad, à Alger-Centre, avant que les étudiants se dispersent dans le calme et rejoignent la faculté centrale par groupes de cinq. Tout au long du trajet, les étudiants n'ont pas arrêté de scander «Echelon 16 mérité, ce n'est pas de la charité», «Ensemble, tout devient possible», «Tous, tous solidaires, pharmaciens en colère» ou encore «Harraoubia dégage». Le coordinateur d'Alger, Rachid Chouitem, entouré de ses camarades a indiqué qu'«une réunion nationale, regroupant 11 doyens de faculté de médecine et 33 chefs de département de médecine, pharmacie et chirurgie dentaire, aura lieu les 17 et 18 avril afin de trouver des solutions aux problèmes de ces filières». La réunion aura lieu à Alger sous l'égide du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, alors que les étudiants réclament de façon catégorique «le départ du ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, qui depuis son installation à la tête de ce département ministériel n'a pas arrêté de cumuler les échecs», rappelle un étudiant en 5e année de pharmacie. Abondant dans le même sens, son camarade ajoute : «Nos revendications sont scellées et non négociables. Il s'agit, entre autres, de l'échelon 16 au lieu de l'échelon 13 actuel, le titre de docteur en pharmacie et la réforme totale du système d'enseignement, la création de facultés de pharmacie, car pour le moment il n'existe qu'un département et enfin l'augmentation du nombre de postes pour la post-graduation.» D'autres étudiants en pharmacie venus des autres facultés du pays se sont regroupés au niveau de la faculté centrale d'Alger. Les étudiants rencontrés sur place se disent lésés par la tutelle. «Le ministère veut faire de nous de simples vendeurs alors que nous sommes un pilier dans le domaine de la santé. L'Etat algérien forme des pharmaciens pour légaliser la vente de médicament, alors que notre mission ne s'arrête pas à la vente. Nous sommes formés pour fabriquer des médicaments et développer par la même une industrie pharmaceutique.» Les étudiants en pharmacie ne comptent pas arrêter leur mouvement et ce jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications.