La légende de la chanson de l'exil, de la satire et des fables, l'immortel Slimane Azem, sera évoquée dimanche et lundi prochains à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou par des membres de sa famille, ses amis, ses compagnons et des chercheurs spécialistes de l'œuvre artistique de celui qui a bercé des générations par ses chansons à thème. Ces deux journées d'évocation de ce maestro de la chanson de l'exil et de la satire sont organisées par la direction de la culture, sous le haut patronage de la ministre de la culture, Mme Khalida Toumi, et sous l'égide du wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Bouazghi. Outre les témoignages de la famille, amis et compagnons de l'artiste sur son parcours très riche, les organisateurs de cette action fort louable ont également prévu trois conférences et la projection de films documentaires sur cette légende vivante. Ainsi, le chercheur Abdenour Abdeslam animera dimanche une conférence intitulée «Message moderne dans la chanson de Slimane Azem», Rachid Mokhtari animera une conférence sous le thème «Lghorba, espace de la satire, de l'ironie et de la contrariété», alors que le spécialiste Abdelkader Bendaâmèche l'évoquera dans une communication intitulée «Slimane Azem vu par Abdelkader Bendaâmèche». La journée du lundi sera consacrée à la projection de deux films documentaires sur l'auteur compositeur mort en exil, intitulés Slimane Azem et Slimane Azem, une légende de l'exil, réalisés respectivement par Noureddine Chenoud et Rachid Merabet. Slimane naquit à Aggouni Gueghrane, Tizi Ouzou, qu'il quitta très jeune pour aller à Zeralda (Alger) où il a travaillé quelque temps chez un colon. Il arriva en France en 1937 où il a travaillé comme aide-électricien à RATP qu'il quitta également trois ans après pour prendre en gérance un café à Paris où il se produisait les week-ends. Sa première chanson consacrée à l'émigration parut en 1940 et servira de prélude à un répertoire riche et varié qui s'est étendu sur près de 50 ans. Slimane Azem a chanté contre l'occupant français, sur les problèmes des émigrés. Après l'indépendance, le chanteur a composé des chansons critiques envers le système, ce qui lui a valu l'interdiction sur les ondes algériennes jusqu'à 1988. Il décède le 28 janvier à Moissac en France où il est enterré.