L'été dernier, il a rejoint le mythique Napoli sous forme de prêt. Venu découvrir l'Italie et sa Serie A, Hassan Yebda ne regrette pas son choix. Appartenant toujours au Benfica Lisbonne, le milieu international algérien a réussi à s'imposer dans une formation transalpine qui crée la sensation cette saison. Deuxième du championnat à six points du leader, le Milan AC, Naples a peut-être dit adieu au titre, mais peut toujours rêver d'une qualification en Ligue des champions. Une compétition qu'aimerait disputer l'ancien Manceau avec le club celeste la saison prochaine. Entretien. On peut dire qu'hormis à Portsmouth, vos expériences en Europe depuis votre départ de France sont des réussites ? C'est vrai. Au Benfica (en 2008/2009), on a fini troisième après avoir été premier au mois de janvier mais ça reste une belle année, je ne regrette rien. Aujourd'hui, avec Naples c'est pareil. Toute cette réussite est due aux gens qui m'entourent ainsi qu'aux supporters. Vous vous attendiez à jouer le titre quand vous êtes arrivé à Naples ? Oui, l'objectif en début de saison était d'atteindre une place en Ligue des champions. Aujourd'hui, on y est, donc on va se battre jusqu'au bout. Nous avons un bon entraîneur et de grandes individualités. De toute façon on ne va pas se prendre la tête. Quelles sont les raisons de ce succès ? La réussite vient du groupe entier qui est très soudé. Il y a une très bonne ambiance. Les supporters sont toujours là. Avez-vous connu des difficultés d'adaptation ? Quand je suis arrivé ici, je n'avais pas fait de préparation physique avec Benfica. Comme je voulais m'en aller à tout prix, je me suis entraîné tout seul. Je suis arrivé le 31 août donc je n'ai eu mon premier entraînement collectif que le 1er septembre. Logiquement, j'ai mis du temps à retrouver une bonne condition physique. Après, au niveau de l'intégration, tout s'est très bien passé. Tout le monde m'a parfaitement accueilli. En termes de football, la Serie A est un championnat qui réunit le physique, la technique et la tactique, et après avoir vécu des expériences en France, en Angleterre et au Portugal, je peux vous dire que c'est en Serie A que je me sens le mieux. Pourquoi avoir choisi Naples. Aviez-vous d'autres offres ? Oui, j'avais reçu d'autres propositions en Italie, mais j'ai bien senti ce club (Naples). J'ai demandé à Rui Costa (le directeur sportif du Benfica, Ndlr) et il m'a conseillé d'aller à Naples. En plus, ça fait très longtemps que l'équipe n'a plus remporté le championnat, donc je me suis dit qu'il y avait quelque chose de beau à faire ici. Vous avez connu le bouillant Estadio da Luz avec Benfica, le San Paolo de Naples est-il plus chaud ? C'est complètement différent. Ici le stade est plus ancien. Il y a 70 000 personnes comme à Lisbonne, mais les gens font beaucoup plus de bruit, ils sont plus expressifs et crient du début à la fin. Contre l'Udinese c'était encore énorme. Malgré la défaite, ils ont chanté pour nous. Vous avez dit ne plus vouloir rester à Benfica, quels sont justement vos projets d'avenir ? Il me reste cinq matches, je vais les jouer à fond. Après on verra ce qui se passera. Les dirigeants de Naples peuvent lever l'option d'achat (de 3 M€, Ndlr), mais des discussions auront lieu après ces cinq rencontres parce que nous nous sommes déjà rencontrés. Il faut approfondir ces pourparlers. Si jamais votre expérience à Naples doit s'arrêter, que ferez-vous ? J'ai vécu de bons moments, mais aussi des moments difficiles à Benfica. J'aime beaucoup la Serie A et je me sens bien ici donc pourquoi pas rester en Italie ! En admettant que Naples veuille lever l'option d'achat, les possibles départs de joueurs-clés tels que Cavani, Hamsik ou Lavezzi peuvent-ils avoir un impact dans votre choix ? Non, peu importe. Si on joue la Ligue des champions, ce sera déjà extraordinaire. C'est un club que j'aime, qui m'a témoigné beaucoup de respect et qui m'a donné énormément de confiance. Ma décision ne se fera donc pas à cause des choix de Cavani, Lavezzi ou Hamsik. Vous avez un peu roulé votre bosse en Europe, dans des clubs reconnus. Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir brillé dans une grosse cylindrée de Ligue 1 ? Quand j'étais au Mans, j'arrivais en fin de contrat et nous venions de réaliser une belle saison avec Rudi Garcia. J'ai eu l'opportunité de rejoindre Benfica… J'ai eu quelques touches avec certains clubs français, mais je ne regrette rien. Après, si je dois revenir en Hexagone, je reviendrai, mais je me sens très très bien à l'étranger. Le fait d'évoluer dans un championnat comme la Serie A, après avoir connu la Premier League, où vous avez l'opportunité de jouer contre de gros bras ne doit pas vous inciter à revenir en Ligue 1… Oui bien sûr. On apprend beaucoup de choses. Outre la langue, ce sont des façons de penser qui sont différentes et puis jouer contre des clubs comme le Milan AC, l'Inter ou la Juventus c'est extraordinaire. Naples peut-il confirmer cette bonne saison l'année suivante ou craignez-vous le retour en force de clubs comme l'Inter ou la Juventus ? Oui ! Je pense que les éléments importants comme Cavani ou Lavezzzi vont rester. Je n'ai aucun doute là-dessus. Pour terminer, parlez-nous du parcours des Fennecs dans les éliminatoires de la CAN ? On a fait un mauvais départ en faisant des matches nuls à domicile contre le Rwanda et la Tanzanie. Ensuite, nous avons perdu en Centrafrique dans des conditions un peu difficiles. En plus, il manquait énormément de joueurs. Contre le Maroc, ils sont tous revenus et nous étions en forme, ce qui nous a permis de les battre (1-0). Maintenant, il y a un match retour là-bas et il sera déterminant. Comment abordez-vous ce match qui s'annonce bouillant ? Oui, il y a beaucoup de ferveur et d'enthousiasme autour de la sélection nationale. Nous irons là-bas pour donner le meilleur de nous-mêmes, mais nous n'y allons pas pour perdre !