Au Parc national du Djurdjura (PND), véritable réserve de biosphère mondiale, existent cinq classes de zones. La zone sauvage ou primitive occupe une superficie de 2555 ha, soit 13,77% de la superficie totale du PND. Elle est en principe réservée exclusivement aux scientifiques pour y mener des travaux de recherches. Cependant, elle connaît une forte dégradation, notamment par l'arrachage par les riverains de la clôture censée protéger cet espace. C'est pourtant cette zone qui abrite toutes les espèces animales et végétales rares, telles que le singe magot, les rapaces, le pin noir du Djurdjura, les cédraies, le laurier, l'érable, le genévrier de Sabine, etc. La zone II, d'une superficie de 11 348 ha, renferme les milieux naturels spécifiques dont les forêts et peuplements végétaux différenciés par la structure et la composition des espèces, au même titre que la classe I. Les territoires relevant de cette catégorie sont protégés contre toute forme d'intervention susceptible d'induire une forme d'altération du milieu. A ce niveau du parc, certains usages sont autorisés au profit des populations riveraines. Il s'agit de la récolte de certains produits forestiers à des fins d'alimentation humaine ou d'utilisation fourragère, de l'utilisation du bois issu des travaux d'assainissement à des fins domestiques, de fabrication d'objets d'artisanat, etc. Quant aux zones de faible croissance, à savoir les classes 3 et 4, elles totalisent 2823 ha sur lesquelles sont organisées les activités de détente, de loisirs et pastorales. Les différentes agressions que connaît le parc sont dues essentiellement à la situation non reluisante des populations riveraines au parc et dont la paupérisation ne cesse de s'accroître. Par conséquent, elles se rabattent sur les territoires du PND pour s'approvisionner en bois de chauffage, cueillir des fruits... Il y a aussi le phénomène du surpâturage, le braconnage, la coupe illicite de bois, l'extraction de la pierre, les incendies, etc. Nous assistons aussi à la transgression des lois par certaines administrations qui octroient des autorisations de captage des sources à des fins industrielles ou de relancement des carrières qui arrivent à la fin de leur exploitation. Parfois, on tente même d'installer de nouvelles carrières, l'exploitation anarchique de la ressource hydrique, l'existence de territoires non cadastrés, la prolifération de différentes nuisances comme les carrières, les dépotoirs et bien d'autres contraintes, à l'instar de celles liées au manque de locaux administratifs, de moyens matériels et humains. A tout cela s'ajoute la divagation d'un cheptel de 45 000 têtes sur 8300 ha. On peut citer aussi les nuisances sonores. Les activités susceptibles de générer ce type de nuisances sont pourtant réglementées par la loi n°03-10 du 19 juillet, relative à la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable. Les articles 72, 73 et 74 de la loi 03-10 sont clairs. L'article 73 stipule que «les activités bruyantes sportives et de plein air susceptibles de causer des nuisances sonores sont soumises à des prescriptions générales». Et l'article 74, qui soumet toute activité du genre à autorisation, précise que «la délivrance de cette autorisation est soumise à la réalisation de l'étude d'impact et de la consultation du public, conformément aux conditions déterminées». Des mesures qui restent insuffisantes La direction des forêts de la wilaya de Tizi Ouzou a mis en place un ambitieux plan de gestion du PND, qui vise à le protéger et à le sauvegarder. Un plan de gestion qui s'étalera sur cinq ans, jusqu'en 2014, a été mis en place par la direction des forêts. Il est composé de six grands axes. Le premier axe concerne l'amélioration des connaissances sur les milieux naturels et a pour objectif la réalisation des études d'inventaire de la diversité biologique. Il se fera par la réalisation d'une étude des potentialités fourragères de l'aire protégée ainsi que le lancement d'une autre étude qu'englobe l'actualisation du schéma directeur de l'aire protège et qui est en cours de contractualisation. Elle est inscrite dans le cadre de la préservation et la promotion de la biodiversité et des habitats. Ses objectifs sont multiples. Elle vise de nombreux objectifs. 700 panneaux de signalisation y seront érigés Le plan en question prévoit plusieurs actions. Afin de mieux cadrer le flux de visiteurs et mieux gérer les nuisances causées par le public, il est question d'élaborer un plan de signalisation au PND par l'installation de quelque 700 panneaux d'indication, au même titre que le volet de l'écotourisme où l'on a inscrit l'aménagement de circuits écotouristiques sur une longueur de 12 km et la création de deux aires récréatives. Dans le chapitre lié au maintien et à l'amélioration de la diversité des habitats, il est question de réaliser des travaux sylvicoles sur 150 ha, l'aménagement de 5 km de pistes, la construction de murettes, une correction torrentielle sur 50 m3, des travaux de repeuplement forestier sur 40 ha et la réhabilitation d'un site naturel dégradé. En matière d'éco-développement, les responsables se fixent comme objectif de développer l'arboriculture de montagne sur 154 ha et construire des canaux d'irrigation sur 5,5 km, la construction de sept points d'eau et la distribution de 200 ruches pour développer l'apiculture.