Doté d'une superficie de 18 550 hectares, le Parc national du Djurdjura (PND) abrite une richesse naturelle rarissime, ce qui lui a valu une reconnaissance mondiale et d'être classé patrimoine de l'humanité en 1997 par l'Unesco. La réserve de Djurdjura englobe les territoires de 18 communes dont 10 au nord et 8 au sud. 68 villages sont recensés en zones périphérique et centrale pour une population de 75 000 habitants, répartis entre les wilayas de Bouira et de Tizi Ouzou ; ce qui rend sa gestion difficile, car continuellement exposé à l'exploitation illicite. C'est une chaîne de montagnes de 50 km de long et de 10 km de large s'allongeant d'est en ouest, subdivisées en trois massifs : à l'ouest le massif de Haizer (2 164 m), au centre le massif d'Akoukeur (2 305 m) et à l'est celui de Lala Khedidja (2 308 m). Rencontré lors d'une journée d'information sur le Parc du Djurdjura, organisée récemment à Iferhounène (Tizi Ouzou), le chef d'antenne d'Aït Ouabane, M. Dahlal, a mis l'accent sur la nécessité de protéger cet espace de vie. “C'est l'avenir de notre région et de nos enfants qui est en jeu. On est responsable, c'est notre devoir de protéger notre environnement…”, dira-t-il. Le PND compte 990 espèces florales dont 32 sont endémiques et 33 sont protégées par la loi. Pour la faune, elle est variée, comprenant pour la plupart des espèces de l'Afrique du Nord. Pour les mammifères, 23 espèces sont recensées dont 10 sont protégées. Egalement, dans la catégorie des espèces disparues, on retrouve la panthère, le mouflon, l'ours brun et le lion. Pour ce dernier, il a été aperçu pour la dernière fois en 1922, rappelle notre interlocuteur. Par ailleurs, l'existence d'autres espèces reste probable, notamment le serval ; d'autres restent rarissimes comme le lynx caracal. Pour les espèces rares, on retrouve l'hyène rayée, puis l'espèce assez rare représentée par le chat sauvage. L'avifaune, quant à elle, est représentée par 114 espèces, 35 sont protégées dont 21 rapaces, 67 sont sédentaires, 47 autres sont migrateurs. Pour les entomofaunes, ils sont représentés par 218 espèces d'insectes. La réserve abrite aussi des singes magot, les seuls primates non humains de l'Afrique du Nord, demeurant encore menacés de disparition, mais qui restent protégés par le décret n° 83 - 509 du 20 août 1983. Un schéma approximatif de cette vie sauvage caractérise le parc et illustre entre autres cette richesse naturelle inestimable. “La réserve abrite aussi des curiosités naturelles uniques, comme le lac Agoulmime qui est le seul lac de montagne situé à 1700 m d'altitude, ainsi que le gouffre le plus profond d'Afrique, d'une profondeur de 905 m, et d'autres merveilles comme le pic Thaltate, surnommé "La main du juif" à cause de sa forme, et de la grotte du macchabée…”, nous dira M. Mlikchi, responsable à l'antenne d'Aït Ouabane. Pour nos interlocuteurs, le parc reste exposé à des dégradations causées par l'exploitation anarchique des ressources existantes, notamment l'extraction de la pierre, les coupes d'arbres, la prolifération de déchets ménagers et la chasse… À cette question, ces responsables restent fermes : “Le règlement est clair et toute transgression est punie par la loi...”, préviennent-ils. Par ailleurs, des journées de sensibilisation sont organisées, touchant les écoles et les maisons de jeunes, en vue de permettre aux nouvelles générations de découvrir cette richesse en flore et en faune tout en exposant les dangers qu'encourt cette biodiversité ; des dangers venant souvent de l'aveuglement de certains pyromanes de la nature. “Notre mission est de protéger cette nature en élaborant un programme d'action à même d'informer le citoyen sur les droits de la nature, car personne n'est en droit de porter atteinte à cette vie…”, clament encore nos interlocuteurs. Kouceila TIGHILT