Les travailleurs du pôle Ouest de l'entreprise Logitrans, une filiale du groupe, ont entamé dimanche un mouvement de grève pour protester contre un nouveau directeur. «La désignation de ce responsable répond à une volonté de casser l'entreprise qui emploie 160 travailleurs. Ce directeur qui était en poste de juin 2009 au 28 février 2011 a été relevé de ses fonctions pour mauvaise gestion, destruction des biens de l'entreprise et harcèlement moral et sexuel des travailleurs. Son retour à la tête de l'entreprise n'est pas innocent puisqu'il traîne un lourd passif qui avait plongé l'entreprise dans une situation des plus déplorables», assurent des travailleurs que nous avons rencontrés. Ces derniers affirment qu'un directeur, diplômé d'une université américaine, a été désigné pour remplacer ce responsable décrié. «Il a travaillé du 1er mars au 23 avril avant d'être remercié. Il avait entamé une mission de réhabilitation de l'entreprise, mais ceux qui veulent casser Logitrans l'ont démis de ses fonctions pour installer son prédécesseur qui est à l'origine des maux dont souffre l'entreprise», affirment-ils. Les cadres qui observent un arrêt de travail réclament une commission d'enquête pour faire la lumière sur la gestion du pôle Ouest de Logitrans et sur le patrimoine de l'entreprise. «Le groupe SNTR doit s'inquiéter du devenir de cette entreprise qui emploie 160 travailleurs. Nous disposons au niveau de nos trois bases (Sidi bel Abbès, Senia et Arzew) de 110 camions dont 44 sont en panne. Trouvez-vous logique que des véhicules datant de 2007, 2008 ou 2009 tombent en panne et soient proposés à la réforme»? Ces derniers estiment qu'ils ont une foule de revendications socioprofessionnelles à formuler, mais que l'urgence aujourd'hui est au sauvetage de l'entreprise. «Les revendications salariales et autres ne sont rien aujourd'hui par rapport à la mission de préservation de notre outil de travail. Ce responsable a conduit Logitrans au bord du gouffre et ce n'est pas normal qu'on lui donne la chance de revenir pour terminer son travail de casse», affirment-ils. Hier, les cadres grévistes ont été destinataires de questionnaires adressés par le nouveau responsable les sommant de reprendre l'activité et de s'expliquer sur le refus de rejoindre leurs postes de travail. «Ce responsable a l'habitude d'opérer des mouvements arbitraires et périodiques des travailleurs. Il a l'habitude de menacer les travailleurs contractuels. Nous n'avons rien contre sa personne mais nous sommes contre sa gestion catastrophique de l'entreprise et de son patrimoine. Nous avons des chauffeurs compétents qui ont bouffé du macadam. Ils ont sillonné les routes de plusieurs pays. Certains ont même, au péril de leur vie, transporté des aides à Ghaza et aux camps de refugiés sahraouis. Leurs efforts ne doivent pas partir en fumée, et l'entreprise qui les emploie doit être sauvée de la faillite. Nous exigeons une commission d'enquête de la tutelle, et c'est notre dernier mot», ont-ils souligné avant de préciser qu'ils ont avisé la direction générale du pôle qui est restée muette à leurs doléances. A noter que nous avons tenté vainement de joindre les responsables du pôle Ouest de Logitrans pour connaître leur avis sur cette situation.