Le sursis n'aura été finalement que de courte durée pour l'entreprise LOGITRANS, filiale du groupe SNTR, qui a été sommée par l'Administration de quitter son siège au centre de la ville de Chlef. La Cour Suprême a confirmé le jugement rendu en première instance, ordonnant l'expulsion de l'entreprise des lieux dès le début de cette semaine. Selon le directeur des Domaines, une décision a été prise dans ce sens par le procureur de la République et notifiée à l'entreprise concernée par un huissier de justice. « Le jugement est définitif et non susceptible de recours ou d'appel. C'est un bien domanial que nous avons décidé de récupérer pour y lancer un projet public ou le céder aux enchères publiques », a-t-il déclaré, précisant que la SNTR n'a rien fait pour l'acquérir à son profit. Signalons que le siège en question, d'une superficie de plus de 2 000 mètres carrés, était exploité par l'entreprise mère (la SNTR) depuis sa création, avant d'être rétrocédé à sa filiale spécialisée dans la maintenance, la réparation et l'entretien des camions de marchandise de l'entreprise, se rendant au sud-ouest du pays. Dès 2001, la wilaya, par le biais de la direction des Domaines, avait fait part de son intention de récupérer ledit siège en tenant une réunion à Chlef avec la représentante de la direction générale de la SNTR. En contrepartie, l'Administration s'était engagée à lui offrir un espace dans la zone industrielle de Oued Sly pour ses activités. Or, d'après le directeur des Domaines, l'offre en question a été refusée au motif que le terrain proposé n'était pas adapté à la fonction de la filiale. Cependant, selon un document officiel en notre possession, une délégation du groupe SNTR avait été reçue par le wali de Chlef en avril 2006, pour discuter de la « possibilité de transférer l'entreprise sur un autre site, en l'occurrence le centre de l'EVSM situé à Oum Drou ». Le projet était en bonne voie et le PDG de la SNTR s'est même empressé de « remercier le Chef de l'exécutif de la wilaya » pour l'affectation de ces locaux demeurés fermés depuis plusieurs années. Toutefois, pour des raisons inconnues, le transfert n'a pas eu lieu et la LOGITRANS s'est trouvée dans l'obligation de « déguerpir » avant la fin de cette semaine. « Un huissier de justice est venu nous informer de la décision de Justice ordonnant l'évacuation du site et nous a fait savoir qu'il reviendrait dimanche (hier) pour faire exécuter le jugement coûte que coûte », nous a appris le représentant des travailleurs affiliés à l'UGTA. Les travailleurs rencontrés sur les lieux –ils sont une soixantaine- sont sous le choc et ne cachent pas leur désarroi. « Où allons-nous ? Qu'allons-nous faire maintenant et qu'a-t-on fait pour mériter un tel sort ? », s'interrogeaient-ils.