Le régime syrien a arrêté plus d'un millier de personnes au cours de ses dernières opérations de représailles contre les manifestations, a indiqué hier le responsable de l'Organisation nationale pour les droits de l'Homme en Syrie, Ammar Qurabi. Le mouvement a recensé un millier d'arrestations lors des perquisitions menées dans tout le pays depuis samedi. De nombreuses personnes sont par ailleurs portées disparues, a-t-il ajouté. Plus que jamais, le président syrien Bachar Al Assad semble déterminé à écraser la révolte. Depuis une semaine, il a envoyé des soldats et des chars dans les zones de troubles pour tenter d'intimider les manifestants. Le Comité international de la Croix Rouge a demandé hier à la Syrie de lui fournir un accès «immédiat et libre» aux personnes blessées dans les affrontements entre manifestants et forces gouvernementales. Un porte-parole du CICR à Genève, Hicham Hassan, a expliqué que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge syrien n'avaient pu accéder qu'aux personnes hospitalisées dans les environs de Damas. Les équipes médicales n'ont pu se rendre auprès des patients de Deraa, assiégée depuis une semaine. Au total, le nombre d'arrestations en Syrie depuis le début du mouvement de contestation mi-mars pourrait s'élever à 5000 selon l'organisation Insan, qui mentionne le chiffre de «2130 arrestations vérifiées». L'armée a affirmé pour sa part que les poursuites et l'arrestation de membres des «groupes terroristes» continuaient à Deraa, dans le Sud, et que «de grandes quantités d'armes et de munitions ont été retrouvées dans plusieurs endroits de la ville». Le régime accuse des «groupes terroristes extrémistes» d'être à l'origine des violences. Dans ce contexte, le ministère de l'Intérieur a donné quinze jours aux citoyens ayant «participé ou commis des infractions à la loi comme le port d'armes, l'atteinte à la sécurité ou la propagation d'informations trompeuses» pour se rendre et fournir des informations concernant les «terroristes», affirmant que dans ce cas «ils ne seront pas poursuivis». Sur le plan diplomatique, la France souhaite que le président syrien Bachar al-Assad puisse faire l'objet de sanctions de la part de l'Union européenne, a déclaré hier Alain Juppé. «Nous essayons d'agir parmi les partenaires européens», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères. «Nous préparons un texte pour mettre en place au minimum des sanctions pour les personnes qui méritent d'être sanctionnées.» A la question de savoir si Bachar Al Assad devait figurer parmi ces personnes, Alain Juppé a répondu lors d'un point de presse : «Oui, la France le souhaite.»