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«La loi sur l'information ne doit pas être abrogée»
Belkacem Ahcene Djaballah, ancien membre du Conseil supérieur de l'information Au Temps d'Algérie :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 03 - 05 - 2011

Avec 400 titres et 91 quotidiens qui tirent entre 3 et 3,5 millions d'exemplaires, la presse écrite a fait du chemin depuis l'ouverture du champ médiatique en 1990. Actuellement, l'Algérie compte une moyenne de sept millions de lecteurs par jour, ce qui est un exploit pour l'expérience algérienne dans le domaine de la presse écrite particulièrement.
Qualifiant cette expérience de «bonne», Belkacem Ahcene Djaballah, ancien membre du Conseil supérieur de l'information, ancien directeur général de l'APS et actuellement professeur associé à l'Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information (ENSJI)
a recommandé, dans cet entretien, l'organisation des journalistes et des éditeurs en des regroupements professionnels pour barrer la route aux «affairistes des médias». La loi sur l'information ne doit pas, selon lui, être abrogée mais subir quelques aménagements uniquement. Il est favorable à la réactivation du Conseil supérieur de l'information car c'est «la colonne vertébrale» de la loi.
Le Temps d'Algérie : La presse privée a vingt ans d'existence. Comment évaluez-vous cette expérience ?
Belkacem Ahcene Djaballah : La presse écrite, surtout privée, fait le bonheur du public algérien. En plus, elle est souvent citée en exemple à l'étranger. Nous avons 400 titres et 91 quotidiens qui tirent entre 3 à 3,5 millions d'exemplaires, ce qui signifie globalement six à sept millions de lecteurs par jour.
Je peux dire aussi que face au développement qualitatif de la presse privée, la presse écrite publique n'a pas connu de changement et compte six titres quotidiens. La presse a fait des efforts pour améliorer la qualité, tout particulièrement ces derniers temps pour s'ouvrir à l'opinion des autres et non pas uniquement à celle du gouvernement.
L'espace audiovisuel ne s'est pas, par contre, encore ouvert à l'initiative privée ou au partenariat. C'est dommage, car nous restons parmi les quatre ou cinq pays encore fermés à l'initiative privée dans la diffusion. Les mauvais côtés de la presse algérienne sont multiples. Hélas, la corporation des journalistes n'est pas organisée. Les éditeurs ne le sont pas aussi.
Cela a fait l'affaire de tous ceux qui ont de mauvaises intentions, que ce soit économique, politique ou industriel. Lorsqu'il n'y a pas d'organisation (syndicat, associations), ça fait l'affaire des centres politiques de décision ou des affairistes, des charlatans qui profitent de la situation et qui ont des activités qui ne sont pas transparentes.
Nous n'avons rien contre les hommes d'affaires mais nous sommes contre les affairistes. Les hommes d'affaires ont un minimum de transparence contrairement aux affairistes. Ils déclarent les journalistes alors que les affairistes outrepassent la réglementation.
Le délit de presse a été dépénalisé. Qu'en pensez-vous ?
C'est la tache noire de la réglementation parce que l'Algérie est l'un des rares pays qui emprisonnent les journalistes. Le journaliste est un observateur qui a une responsabilité sociale plus que les autres. Au lieu d'aider les journalistes à s'organiser en matière d'éthique et de déontologie, les pouvoirs publics sont allés directement à la sanction.
On est allé direct à la matraque. Et cela a donné, à l'extérieur, une image terne du pays. On aurait pu faire l'économie de cette sanction. Les décideurs n'aiment pas les journalistes car ils participent au pouvoir de communiquer. Et tout pouvoir politique n'aime pas la communication. L'Etat ne communique que lorsqu'il y a des catastrophes et là c'est trop tard.
Et c'est dommage. Nos décideurs se sont habitués à avoir les journalistes dans la poche. Certains pays qui entretiennent une bonne communication ne trouvent pas de difficultés en cas de crise. Le cas du Japon qui a connu un fort séisme suivi d'un tsunami et d'une catastrophe nucléaire a su gérer la communication de crise, car il y avait la transparence auparavant. Il n'y a pas eu de gros problèmes car la communication s'est faite de manière continuelle.
Que pensez-vous du projet de modification de la loi sur la communication ?
Pour l'instant, nous ne savons pas s'il s'agit d'une nouvelle loi ou d'un amendement de l'ancienne. J'ai l'impression que personne ne le sait.
Lorsque nous lisons les différentes déclarations des différents intervenants, que ce soit l'administration, les journalistes, les partis politiques, chacun y va de sa propre chanson. Personnellement, je pense que la loi 90 est bonne. Il s'agit d'apporter de légers amendements et la remettre sur les rails. Elle a été amputée du Conseil supérieur de l'information qui est, en quelque sorte, la colonne vertébrale.
La loi prévoit un conseil de l'éthique et de déontologie, la carte professionnelle. Elle prévoit tout. La modification doit porter sur l'allègement des sanctions et alléger les sanctions pécuniaires. L'article du code pénal prévoyant l'emprisonnement du journaliste doit être abrogé.
Il faut aller plus loin, compléter les textes d'application et prévoir de nouveaux textes au sujet de l'audiovisuel, la publicité, le sondage et la presse électronique. Des experts et des journalistes ont participé à l'élaboration de l'ancienne loi qui a été débattue et discutée aussi bien à l'Assemblée populaire nationale qu'avec les professionnels.
Pourquoi vouloir la discuter une nouvelle fois et la remettre en cause ? C'est la mise en œuvre qui a été stoppée. Il y a par contre un grand vide pour le sondage et la publicité. Des aménagements peuvent être apportés concernant le Conseil de l'éthique notamment pour le mode de désignation et d'élection de ses membres.
Pouvez-vous nous parler du Conseil supérieur de l'information ?
Le conseil a duré trois années, entre 1990 et 1993. C'est une autorité administrative de régulation indépendante. Le conseil n'est pas lié à une administration. Son président a été désigné par le président de la République. Il était composé d'une moitié de journalistes élus, de trois personnalités désignées par le président et de trois autres désignées par l'Assemblée populaire nationale (APN).
L'élection des journalistes était, je me souviens, le 1er vote démocratique qu'ait connu l'Algérie. Il y avait 1200 votants sur 1500 journalistes inscrits. 50 journalistes se sont portés candidats pour les six postes prévus. Le dépouillement a été suivi sérieusement par les journalistes.
Pour être candidats, les journalistes devaient avoir 15 ans d'expérience. Le conseil était composé d'une commission études et développement, de l'éthique professionnelle, les droits à l'expression et des campagnes électorales.
Cette commission devait intervenir lors des campagnes électorales et élaborer le programme d'intervention des partis politiques durant les campagnes électorales à la télévision algérienne. Certains membres n'ont pas compris leur mission et se sont comportés au sein du conseil comme syndicalistes alors que ce n'est pas de leur mission.
Même les fonctionnaires désignés par l'APN n'ont pas joué leur rôle. Il faudra choisir des personnes compétentes capables d'apporter un plus. En fait, c'est au niveau du conseil qu'il faudra apporter des changements.


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