L'association des journalistes de la wilaya de Tipaza a tenu à célébrer cette année la Journée mondiale de la liberté de la presse à la villa Angelvy (Tipaza). Omar Belhouchet, directeur du quotidien El Watan, Mostefaoui Belkacem, chercheur et enseignant à l'université d'Alger, ainsi que Djaballah Ahcène Belkacem, l'ex-DG de l'APS et enseignant universitaire se sont relayés pour animer des conférences relatives à la situation de la presse écrite algérienne depuis 1990 jusqu'au dernier décret exécutif sur la relation de travail dans les entreprises de presse. M. Djaballah a rappelé, par les chiffres, le développement « globalement positif » qui a caractérisé le monde de la presse écrite. Omar Belhouchet a, de son côté, mis l'accent dans son intervention – dans un bref historique – sur les expériences des entreprises El Watan et El Khabar. L'indépendance du journaliste, sa sécurité, son professionnalisme et sa formation au sein de l'entreprise, tels sont les thèmes qui ont été développés dans un premier temps par l'orateur qui a mis, par ailleurs, en garde les journalistes contre toutes les formes de manipulation. A ce propos, il a annoncé la création en partenariat entre El Watan et trois autres quotidiens (Liberté, El Khabar et Le Soir d'Algérie) d'un centre d'enseignement et de perfectionnement des journalistes. « Au milieu de tout cet environnement truffé de problèmes, d'incompréhension et de tension, le journaliste est devenu malgré lui un médiateur entre les pouvoirs publics et les citoyens », a indiqué en outre le directeur d'El Watan. Pour sa part, M. Djaballah a insisté sur le rôle de la presse écrite en Algérie. « L'évolution de l'aventure intellectuelle depuis 1990 a permis à cette presse privée, grâce à ses sacrifices et ses efforts, de devenir une force économique en plus de l'information fournie par le journal », a-t-il précisé. De plus, l'orateur a redouté les conséquences négatives de la mainmise sur certains organes d'information de la nouvelle économie de la presse (NEP). Le respect de l'éthique et de la dignité du journaliste, d'une part, et l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des journalistes d'autre part ont été évoqués lors des débats. Mostefaoui Belkacem a plaidé pour la création d'une instance indépendante de régulation, car ce décret seul ne suffit pas, selon le chercheur en communication. Il cite, pour exemple, les cas des USA et de la France qui se sont dotés de structures analogues. La liberté de communication, la prolifération des titres, le monopole sur la publicité des institutions publiques, l'état d'urgence ont figuré aussi parmi les nombreux points évoqués par les intervenants. Les organisateurs ont préféré dans le programme de cette journée symbolique dédiée à la liberté de la presse mettre en avant, à travers une exposition, les œuvres de deux artistes de la région de Tipaza, en l'occurrence Imékraz Saléha et Fendjel Madjid. Des dizaines de personnes issues du mouvement associatif des localités environnantes, certains directeurs de l'exécutif de la wilaya et des responsables d'entreprise étaient présents à cette manifestation. Une manifestation dont la cérémonie d'ouverture s'est faite en présence du wali de Tipaza, Ouchen Mohamed.