Les médecins résidents ont organisé, hier, un rassemblement devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour dénoncer encore une fois leurs conditions de travail jugées non «favorables» et exiger l'abrogation des lois et décrets relatifs au service civil obligatoire. Plus de 300 blouses blanches, dont des dizaines d'étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie, ont répondu à l'appel du collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), affichant des slogans hostiles à la politique appliquée par leur tutelle, tout en l'appelant à respecter ses engagements. Rencontré sur les lieux, le Dr Yelles Taoufik, porte-parole du Camra, a affirmé que le mouvement de protestation se poursuivra jusqu'à satisfaction de leurs revendications présentées depuis plus de deux mois à la tutelle. Il a estimé par ailleurs que «les engagements et recommandations pris, notamment, à l'issue de la Conférence nationale des doyens des facultés de médecine, ne sont pas satisfaisants par rapport aux doléances des protestataires». Il rappelle que les médecins résidents exigent une prise en charge effective de leurs doléances. Il s'agit, outre l'abrogation de lois et décrets relatifs au service civil, de la révision du statut actuel du résident, la réévaluation de sa rémunération mensuelle et la révision de la prime de garde à hauteur de 4000 DA au lieu de 690 DA actuellement. Le porte-parole du collectif a ainsi jugé que les rencontres effectuées jusqu'ici avec les représentants du ministère de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière étaient «infructueuses». Selon la même source, les protestataires sont déterminés à aller jusqu'au bout, «quitte à perdre une année de leur parcours hospitalo-universitaire». Il y a lieu de rappeler que le Camra a déclenché son mouvement de contestation au début du mois de mars en organisant des rassemblements et sit-in, avant d'entamer des grèves cycliques, pour terminer avec une grève illimitée, entamée depuis le 28 mars. Au deuxième jour du débrayage ouvert, ils ont été conviés par le département d'Ould Abbas à la table de dialogue. Cette initiative n'a pas convaincu les protestataires à abandonner la lutte syndicale. A ce sujet, le Dr Yellès précise : «Nous voulons du concret et non des promesses sans lendemain». A rappeler, également, que le doyen de la faculté des sciences médicales de l'Université d'Alger, le Pr Moussa Arada, avait invité mardi dernier les grévistes, lors de la conférence nationale des doyens, à reprendre les cours «pour éviter l'année blanche», tout en assurant que «leurs doléances sont prises en charge». Il a ajouté que «sur les 36 semaines que compte une année d'enseignement, seules 20 ont été assurées à ce jour. Nous aimerions donc que les étudiants reprennent le plus rapidement possible pour éviter le spectre de l'année blanche». Le même intervenant avait déclaré : «Nous allons travailler de manière participative pour aborder tous les problèmes qui existent», estimant que «le travail accompli jusqu'à présent était positif». La conférence, qui a regroupé les doyens des onze facultés de médecine, les chefs de département et les représentants d'étudiants, avait porté sur l'élaboration des propositions de réponse aux différentes plateformes de revendications des étudiants en graduation et en post-graduation dans les trois filières des sciences médicales (médecine, pharmacie, chirurgie dentaire). La réunion avait permis notamment de faire le point sur l'approbation de «la mise en place d'un doctorat en pharmacie et d'un doctorat en chirurgie dentaire» sur les réunions des comités pédagogiques et sur le calendrier des examens.