Problème majeur de santé publique, le diabète, qui touche plus de 1,3 million d'algériens, a fait l'objet hier, d'une journée parlementaire sur le «Plan national de lutte contre le diabète» organisée par la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la sécurité sociale de l'APN. La rencontre a été une occasion pour les participants de débattre de certaines problématiques, notamment celles relatives à la lutte contre la propagation de la maladie et la prise en charge médicale et sociale des malades atteints par cette pathologie. Certains intervenants n'ont pas manqué de pointer du doigt un traitement de la pathologie «approximatif» et d'appeler à une prise en charge efficace, à commencer par le dépistage. Pour le Pr Aïssa Boudiba, du CHU d'Alger, «si le traitement actuel du diabète reste encore partiel, approximatif et imparfait, les raisons de l'échec sont liées à un environnement hygiéno-diététique de plus en plus néfaste». «Réduire l'échec dans notre pays, c'est s'aligner dans une stratégie de prise en charge effective», a-t-il préconisé. Il est temps d'agir selon lui sur deux axes essentiels, à savoir le préventif à travers «un circuit de vigilance» et une prise en charge du diabétique «à travers un circuit d'organisation des soins». Dans son intervention intitulée «Le diabète : faut-il prévenir ou guérir ?» le professeur Mostefa Khiati de la faculté de médecine d'Alger et président de la Forem, qui qualifie la prise en charge actuelle de «déficiente», estime qu'il est «urgent que notre pays élabore des programmes et des plans d'action complets et intégrés de prévention et de contrôle du diabète». Chiffres à l'appui, il affirmera que 12,38% d'algériens de plus de 35 ans sont atteint de diabète de type 2. Il affirmera aussi qu'ils sont plus de 2 millions d'algériens (4,2 millions en 2025) à être atteints de «cette pathologie silencieuse» qu'il est difficile à prendre en charge «si des mesures urgentes ne sont pas prises». Le Profeseur Belhadj Mohamed, président du comité national du diabète a, quant à lui, fait l'état des lieux de la maladie en Algérie, affirmant que «le modèle algérien de prise en charge», même s'il est classé souhaitable par l'OMS, «est miné par des dysfonctionnements malgré les grosses sommes injectées par l'Etat qui prend en charge gratuitement tous les soins des diabétiques». Tout en relevant un déficit en personnels de santé spécialisés, M. Belhadj estime que la prise en charge en Algérie «pose plus un problème d'organisation que de moyens». Le représentant du ministère de la santé qui a remplacé Djamel Ould Abbas qui devait présenter une communication, est quant à lui revenu sur le plan national de lutte qui est une action multidisciplinaire qui regroupe plusieurs ministères et «axé surtout sur la sensibilisation, la formation et la prévention», alors que le professeur Tidjani Haddam qui parlait au nom du ministre du travail et de la sécurité sociale, absent lui aussi, a mis l'accent sur la prise en charge du diabète par la sécurité sociale. Il parlera de diverses prestations de la sécurité sociale «qui ne prend pas seulement en charge le remboursement de médicaments». Le représentant du ministère du travail parlera aussi de l'impact des tarifs de référence et des médicaments génériques «fabriqués localement et dont la consommation augmente», car «moins chers et efficaces». La journée a été clôturée par la lecture des recommandations.